2020 approche à grand pas. Si au RDR, les prétendants à la succession du président Ouattara se signalent, au PDCI on se fait discret. Pour ne pas irriter Henri Konan Bédié.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCIRDA) exerce toujours une douce pression sur son principal allié, le Rassemblement des républicains (RDR), afin que celui-ci lui renvoie l’ascenseur lors de la présidentielle de 2020. Pendant ce temps, plusieurs cadres du parti septuagénaire espèrent porter le flambeau pour l’alternance au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Le chemin est encore long et semé d’embuches, car personne ne veut gêner Henri Konan Bédié (HKB), le président du parti. Mais, nul ne veut rater la moindre occasion qui pourrait se présenter.
Jeannot Kouadio Ahoussou, ex-Premier ministre, ministre d’État en charge du dialogue avec les institutions et les partis politiques, semble être en avance sur les autres challen- gers. Directeur de campagne adjoint du candidat Alassane Ouattara lors de l’élection présidentielle de 2015, il fait partie du cercle restreint de Bédié. À 65 ans, le président du Conseil général de Toumodi et président des élus et cadres du Grand centre, a des hommes sur qui compter pour espérer faire basculer, au moment opportun, le choix en sa faveur. Même si son passage à la Primature (marsnovembre 2012) n’a pas été un grand succès, l’homme espère rebondir.
Charles Koffi Diby, nommé président du Conseil économique et social depuis juin, après avoir été ministre de l’Économie et des finances pendant près d’une décennie, puis ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, ferait également partie des prétendants. Sa générosité, dont bénéficient beaucoup de cadres du PDCI, l’a-dit-on, rapproché de Bédié, et il est adulé par certains cadres du Grand centre, en froid avec Jeannot Ahoussou. Ces derniers restent convaincus que Diby, 58 ans, ferait un bon successeur pour Alassane Ouattara et Bédié. Mais le natif de Bouaflé, jusque-là dans les arcanes des finances et de la diplomatie, devra se construire politiquement s’il veut rester dans la course.
Emmanuel Niamien N’Goran, inspecteur général d’État, vice-président du PDCI, est depuis peu chargé de recevoir les différentes candidatures de son parti pour les législatives. À 67 ans, après avoir occupé le ministère des finances de 1993 à 1999, il rêve toujours de succéder à son oncle HKB, en lorgnant le fauteuil présidentiel. Dans l’attente de son heure de gloire, il a choisi de rester loin des débats politiques. Ce qui pourrait jouer contre lui.
Des cadres en embuscade
Daniel Kablan Duncan, Premier ministre, 73 ans aujourd’hui, peut être remis en selle, si la barrière de l’âge devait sauter dans la nouvelle constitution en cours d’élaboration. Contrairement à beaucoup d’autres, il bénéficie d’une grande confiance des présidents Ouattara et Bédié. Maurice Kacou Ghuikahué et Patrick Achi sont d’autres cadres du PDCI dont les ambitions sont connues.
Ouakaltio OUATTARA