Très connu à Koumassi (quartier populaire sud Abidjanais), Issouf Koné, dit « général Koné », est l’un des jeunes ivoiriens qui a combattu dans la rébellion pour porter le président Ouattara au pouvoir « sans rien avoir en retour ». Aujourd’hui, « grand frustré » du RDR (parti au pouvoir), il menace de basculer dans l’opposition.
Vêtu d’un jeans bleu, t-shirt polo gris à rayure bleue, le « général Koné », 31 ans, environ 1,80 mètre, sportif, est un jeune branché, comme tous les autres de sa génération.
Assis dans un espace public, à son aise dans une chaise en plastique autour d’une table avec l’un de ses collaborateurs, le jeune conseiller municipal exprime son amertume face «aux promesses non tenues du RDR» à ses militants.
« Pour avoir combattu aux côtés de Chérif Ousmane (l’actuel commandant du GSPR) jusqu’à la bataille d’Abidjan et la prise du pouvoir en avril 2011, le président m’a promis une bourse d’étude étrangère pour terminer mes études et du travail à mes amis et moi », affirme Koné.
«Aujourd’hui, rien de tout cela n’a été fait et je me retrouve à me battre encore pour m’assurer un avenir. Récemment, j’ai rencontré M. Touré, l’oncle du président Ouattara. Très heureux de me voir, il m’a demandé ou est-ce que le président m’a muté. Lorsque j’ai répondu nulle part, lui-même en était découragé », fait-il remarquer.
Titulaire d’une maîtrise en économie obtenue en 2010 à l’université Felix Houphouët-Boigny de Cocody, celui qui se présente désormais comme un «frustré du RDR», s’était déjà présenté sous la bannière d’indépendant aux législatives de décembre 2011, à Koumassi, mais n’avait pas le poids face à l’ancien ministre de la Fonction publique Cissé Bacongo, haut cadre du RDR.
Cette déconvenue ne le décourage pas pour autant. En 2013, il se rebelle de nouveau contre les choix de son parti d’origine, le RDR, pour soutenir le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à Koumassi, Raymond N’Dohi.
Cette fois est la bonne. Sa coalition gagne et il obtient le poste de conseiller municipal.
Connu pour son franc-parler, Issouf Koné raconte avoir «été le premier à dire sur (la télévision) TCI que nous allons nous battre pour donner deux mandats au président Ouattara».
Parallèlement à ses activités politiques, le jeune conseiller municipal s’est engagé dans l’humanitaire. Il est le président-fondateur de l’Organisation internationale pour la promotion de la culture et de l’entreprenariat (OIPCE), une ONG de bienfaisance créée en 2012 pour la résolution des conflits sociaux, le désarmement et la formation à l’emploi.
Ex-membre de la Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (FESCI), Issouf Koné, également ancien joueur de rugby, est père de deux enfants.
Ange Tiémoko