Gnamien Konan : Gbagbo comme nouveau fonds de commerce?

Limogé du gouvernement en décembre dernier, Gnamien Konan, à couteaux tirés avec ses anciens alliés du RHDP, est en quête d’une nouvelle coalition. Démissionnaire de la tête de son parti, il espère attirer vers lui de nouveaux sympathisants, fussent-il des « Gbagbo ou rien ».

Sa phrase à la sortie de l’hôtel du Golf reste encore dans la mémoire des Ivoiriens. « Tout ça pour ça ? », avait-il lancé le 11 avril, juste après l’arrestation de Laurent Gbagbo. Six ans après, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Des alliances politiques ont été faites et défaites, et Gnamien Konan espère bien créer la sienne. Le samedi 10 juin, il a démissionné de la présidence de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), un parti qu’il a lui-même fondé en 2009, et annoncé une nouvelle coalition politique.                                    
Neutre ? « J’ai décidé de me mettre à équidistance de toutes les Ivoiriennes et de tous les Ivoiriens, autour de valeurs essentielles pour le salut et le développement de notre pays », avait-il lancé le 10 juin. Mais en attendant, il fait des appels du pied aux « Gbagbo ou rien », en appelant désormais à la libération de l’ex-chef d’État et de son codétenu, Charles Blé Goudé. C’est devenu désormais « un fonds de commerce politique » pour l’opposition, lance à son encontre Ahmed Traoré, un cadre de la coalition des Houphouëtiste, au pouvoir. « Nous ne refusons personnes dans la lutte pour la libération de nos prisonniers, mais nous n’accepterons pas non plus d’être des ascenseurs pour des hommes politiques qui n’épousent pas notre idéologie », rétorque pour sa part Stéphane Aka, un militant du Front populaire ivoirien (FPI, tendance Sangaré), sur sa page Facebook.                                          
Monsieur mains propres Se présentant comme un « Monsieur aux mains propres », Gnamien se dit «  non comptable » de la gestion du gouvernement auquel il a appartenu de 2011 à 2016, sans pour autant en avoir démissionné. « Ce n’est pas par ce que j’étais toujours mis en minorité en Conseil des ministres que je devais démissionner », aime-t-il à répéter à ceux qui lui rappellent qu’il aurait été plus entendu s’il avait posé cet acte. Qu’à cela ne tienne, l’ancien ministre, qui se positionne désormais en opposant au pouvoir du Président Ouattara, ne manque aucune occasion pour attaquer ses anciens alliés du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP). Il précise d’ailleurs, « je ne suis pas houphouëtiste, je ne suis héritier de personne, et je dois tracer ma voie. » En attendant, il ambitionne d’aller rencontrer Laurent Gbagbo à La Haye.

Ouakaltio OUATTARA 

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