En répondant à la convocation du Comité politique, le 5 mars dernier, Albert Mabri Toikeusse, deuxième Vice-président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ignorait qu’il s’agissait de plébisciter Amadou Gon Coulibaly pour la candidature à la présidentielle. Sur le champ, il a accusé le coup et s’est senti quelque peu désabusé et peut-être même trahi. Le pas lourd, il avait quitté le Sofitel Hôtel Ivoire en prenant soin d’éviter caméras et micros de journalistes. Depuis, Mabri Toikeusse observe et consulte ses proches afin de prendre une décision. Mais la tâche ne lui est pas rendu facile. Tiraillé entre des partisans de la rupture, des partisans de la cohésion au sein du RHDP et certains de ses militants qui lui mettent la pression afin de « clarifier sa position », il se retrouve face à un dilemme. Que gagne-t-il en restant ? Que perd-il en partant ? Quelle place occuper désormais au sein de l’opposition, où se bousculent déjà plusieurs gros bonnets, ou encore quel avenir au sein du RHDP ? Autant de questions qui taraudent la tête de celui qui a occupé plusieurs postes ministériels depuis 2004 et qui rêve de voir cette carrière politique couronnée par le fauteuil présidentiel. Au sein du RHDP, plusieurs initiatives souterraines sont menées afin de le garder dans la famille et le PDCI continue de lui faire des appels du pied. La crise sanitaire apparait ainsi comme un atout pour lui donner le temps de la réflexion.
Yvann AFDAL