L’ancien ministre de la fonction publique du régime Laurent Gbagbo, Hubert Oulaye a été condamné, le mardi 26 décembre, a 20 ans de prison ferme sans mandat de dépôt pour son rôle dans l’assassinat de sept Casques bleus nigériens lors d’une attaque dans l’ouest du pays en juin 2012. Même verdict pour le co-accusé, Djiré Maurice qui prend également 20 ans de prison.
L’avocate générale, Mireille Kouassi, avait cependant requis la réclusion à vie pour les deux accusés. « C’est une condamnation sans preuve. C’est une condamnation politique », a lancé M. Oulaye. Pourtant en juin dernier, ce professeur de droit avait bénéficié d’une liberté provisoire après deux ans de détention.
Dans son réquisitoire, Mme Kouassi, indique que deux mercenaires libériens arrêtés et jugés dans leur pays ont reconnu être impliqués dans l’attaque. Ces derniers ont déclaré avoir reçu des fonds venant d’hommes politiques ivoiriens, dont Hubert Oulaye», par le biais d’un intermédiaire du nom de Didier Goulia, considéré par l’accusation comme l’homme de main d’Oulaye dans l’ouest. Pis, son numéro figurait dans le répertoire d’un des mercenaires qui était en relation avec Didier Goulia.
« J’ai honte de la justice ivoirienne. Le dossier est vide », a lancé Rodrigue Dadjé, un des défenseurs du ministre. Pour lui la cour aurait dû prononcer un arrêt de non-lieu pur et simple. « Cette condamnation à 20 ans de prison
est une décision politique. Elle est plus faite pour mettre Hubert Oulaye hors d’état de nuire sur le plan politique afin qu’il ne gêne pas… », a-t-il déclaré.
Anthony NIAMKE