Boniface Ouraga Obou : faux pas interdit

Figure bien connue des Ivoiriens depuis 1990, Boniface Ouraga Obou a été nommé fin mai à la tête du comité des experts chargés de la rédaction de la nouvelle constitution. Un texte censé réunir les Ivoiriens, mais dont la forme et le fond divisent déjà.

Boniface Ouraga Obou est un constitutionnaliste de renom, et ancien doyen de la Faculté de droit de l’université d’Abidjan. Aux côtés de Laurent Gbagbo, il met sur pied le Front populaire ivoirien (FPI) dans les années 1980, mais son parcours politique sera sans relief, malgré une belle carrière de juriste. Il conduira notamment, avec un certain succès, différentes missions juridiques et politiques. Taxé de « trop modéré » au sein du FPI, Ouraga Obou prendra ses distances, avant de refaire surface dans son domaine de prédilection.

Vieux de la vieille Du haut de ses 66 ans, ce professeur de droit n’en est pas à sa première expérience en matière de changement constitutionnel. En 2000, pendant la transition militaire, il avait présidé la sous-commission chargée d’élaborer la constitution de la 2ème République. Un texte jugé « confligène », après modification des dispositions relatives aux conditions d’éligibilité du président de la République, voulue par le Général Robert Gueï.

Après cet épisode, Ouraga Obou retournera à l’université, tout en gardant un regard critique sur l’évolution politique ivoirienne. Il sera tout de même sollicité pour la campagne de Laurent Gbagbo en 2010, bien que critiqué pour sa tiédeur politique. Nommé membre du Conseil constitutionnel en 2011, il y siègera jusqu’en 2014.

Recherche de consensus Particulièrement au fait des enjeux politiques et juridiques nationaux, Ouraga Obou est considéré comme l’homme de la situation par des observateurs de la vie politique ivoirienne, selon qui ce juriste émérite détient la clef de la paix autour de la constitution. Un avis que ne partage pas Me Faustin Kouamé. Le 12 août dernier, cet ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux affirmait que « les juristes sont minables en matière de rédaction de la constitution ». Rencontré dans les locaux de l’hôtel Ivoire, où il consulte partis politiques et société civile, Ouraga Oubou s’est dit convaincu que « si on a le consensus, c’est bon. Nul ne peut faire l’unanimité, et c’est pourquoi la démocratie nous impose la loi du plus grand nombre », nous a-t-il confié. Avant de rencontrer la Chambre des rois et chefs traditionnels ce 18 août, l’ancien doyen avoue : « les débats sont houleux entre les membres du comité des experts, et j’ai plusieurs fois été mis en minorité. »

 

Oukaltio Ouattara

 

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