Allons vers un divorce plus rapide entre Guillaume Soro, président du parlement et le rassemblement des républicains (RDR) ? Oui, selon une source proche du président de l’Assemblée nationale qui soutient qu’après la mise en place de la « coalition du 3 avril », les choses pourraient aller plus vite pour aboutir à la création d’un parti politique présidé par Guillaume Soro. A en croire la même source, ce dernier devrait démissionner de son poste de président du parlement ivoirien avant la fin de son mandat. « La rupture est consommée et il faut assumer et s’assumer » lance notre source qui accuse le RDR d’être allé « trop loin dans sa volonté d’écarter Soro. » Avant de relativiser les choses en ajoutant que « des rencontres se tiennent toujours pour voir l’attitude à tenir avant de décider. »
Vendredi 9 juin, se faisant le porte-parole de la « coalition du 3 avril », qui compte une trentaine de députés, le député Alain Lobognon, fidèle de Guillaume Soro a indiqué que « l’absence de dialogue inclusif entre les Ivoiriens et les hésitations institutionnelles divisent profondément la Côte d’Ivoire » et qu’il faut revenir à un pays rassemblé et apaisé « par une politique de consensus, de vérités et de justice pour tous, sans exclusive. » Accompagné de Félicien Sékongo, un autre fidèle de Guillamue Soro, Alain Lobognon a invité le président de la république « à privilégier les initiatives utiles à la Réconciliation. » Un appel qui sans nul doute, fait allusion à l’affaire « cache d’armes à Bouaké » dans laquelle Souleymane Kamaraté (chef de protocole de Soro) est entendu dans le cadre d’une enquête et de la probable destruction du domicile du président du parlement à Bouaké, qui serait construite sur un domaine public.
Pour rappel, le 3 avril 2011, Guillaume Soro alors premier ministre et ministre de la défense, à la tête des troupes des forces armées républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), lançait une offensive sur Abidjan après avoir conquis les villes du pays. Entré à Abidjan le 4 avril, des combats s’en étaient suivis jusqu’à l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril de la même année. La « coalition du 3 avril » fait elle allusion au conseil de guerre qui s’est tenu à cette date il y a 6 ans ou une autre date marquant le calendrier des forces nouvelles ? Ni le porte-parole, ni notre source n’en donne des éclaircissements.
Ouakaltio OUATTARA