Après les guides religieux, les chefs traditionnels prennent leur bâton de pèlerin. Le temps avance, plusieurs inquiétudes naissent, il faut rassurer les populations. Si nul ne veut revivre la crise antérieure, l’atmosphère reste morose.
La visite n’est pas passée inaperçue. Le mardi 28 janvier quand sa Majesté Nanan BOA KOUASSI III, Roi de l’Indénié, foule des pieds le Palais de la Présidence de la République, il avait un message de haute importance pour le Président de la République. Le Roi de l’Indénié, qui était accompagné des Chefs de canton et des membres de sa Cour, a officiellement félicité le Chef de l’Etat pour la bonne tenue du pays, le développement et la paix que la Côte d’Ivoire enregistre depuis son accession à la magistrature suprême. Une mission officielle qui cache une autre, plus officieuse, mais principale raison de la visite.
Apaisement Selon certaines sources proches de la chefferie, au-delà de ce message officiel, sa Majesté Nanan Boa aurait été mandaté par ses pairs afin d’échanger avec le Président de la République sur la situation socio-Politique. « Certes, le Président rassure sur la bonne tenue des élections à venir mais les signaux que nous recevons de la classe politique sont inquiétant » explique un chef traditionnel. S’il a tenu a rassuré son hôte, le Président de la République lui aurait donné sa vision de l’avancée politique actuelle réaffirmer ses ambitions à faire régner l’ordre et la paix. Cette démarche rois et chefs traditionnels devrait également s’étendre auprès des autres acteurs politiques notamment les partis politiques de l’opposition. « L’idée est de pouvoir faire en sorte que les uns et les autres puissent faire confiance au processus électoral et qu’il n’y ait pas de violence avant et après le scrutin » explique notre source. Depuis le début des empoignades entre les hommes politiques après les dissensions au sein du RHDP, c’est la première fois qu’un roi rend visite au Président de la République. Impliqués fortement dans les résolutions des conflits communautaires, ceux-ci devraient être de plus en plus présents et travailler avec les guides religieux afin de faire baisser la tension avant les élections. « Ce n’est pas un réveil tardif. Contrairement au religieux, les chefs ont décidé de mener des actions discrètes auprès de tous les acteurs et cela devrait porter ses fruits dans les mois à venir » explique le sociologue Djibril Koné.
Yvann Afdal
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