Pascal Affi N’Guessan n’apprécie nullement le rapprochement entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Dénonçant des engagements de façon unilatérale de son allié, le FPI envisage de plus en plus de mettre fin à leur collaboration.
Après quelques mois de collaboration, les choses semblent ne plus être au beau fixe entre Pascal Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié. Les rencontres entre une délégation du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Laurent Gbagbo en Belgique, suivie d’une autre entre une délégation d’envoyés de Gbagbo auprès de Bédié à Daoukro, n’ont pas été du goût de Pascal Affi N’Guessan. Ce dernier y voit une manœuvre pour l’écarter d’une plateforme dont il réclame en quelque sorte la paternité.
Nervosité Au Front populaire ivoirien (FPI) d’Affi N’Guessan, si l’on pensait avoir désormais une coalition pour la reconquête du pouvoir, le doute s’installe peu à peu et laisse parfois place à la nervosité. La perspective de la concrétisation rapide d’une plateforme pour encourager la mutualisation des actions est de moins en moins lisible. Tout en affirmant que le FPI « demeure constant dans le respect de ses engagements vis-à-vis du PDCI et des autres acteurs politiques membres de la plateforme en gestation », il dénonce le fait que « le PDCI prend d'autres engagements, de façon unilatérale et sans aucune information préalable du parti. Au surplus, le FPI constate et déplore que les différents communiqués portent la signature de personnes qui s’affublent de titres dont elles n'ont pas la qualité dans la direction légale du FPI », indique son secrétaire général et porte-parole, Issiaka Sangaré. Le FPI annonce qu’il se prononcera sur la question les jours à venir.
Mort-née ? Cette coalition de l’opposition connaitra-t-elle le même destin que les différentes tentatives depuis 2012 ? Il y a de quoi le parier, avec des opposants qui s’excluent les uns les autres et ont du mal à trouver des compromis. Les deux tendances du FPI refusent de siéger à la même table et le PDCI veut marcher avec celle (de Gbagbo) qui peut lui garantir une victoire en cas d’alliance. Une sorte de poker menteur, dans lequel Laurent Gbagbo lui-même appelait début février à une coalition des partis de gauche, sans que, sur le terrain, ses partisans ne bougent dans ce sens. Selon des proches de Assoa Adou, il n’est pas pour l’heure question de coalition pour les élections de 2020 avec le PDCI, il s’agit de parler uniquement de « réconciliation ».
Ouakaltio OUATTARA