La bataille au sein du FPI connaitra un pic à l’occasion des lections législatives du 6 mars. Et pour cause, les deux tendances vont s’affronter dans plusieurs de leur fief.
En termes de chiffres, la tendance du Front populaire ivoirien (FPI) dirigée par Assoa Adou alignera 103 candidats sous les couleurs de la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). Quant à Pascal AffI N’Guessan, il aligne 60 candidats sous les couleurs du FPI. Une réalité qui conforte Assoa Adou quand ce dernier maintien qu’il détient la « véritable base du FPI avec lui. » Même si Pascal Affi N’Guessan détient le « FPI légale » ces élections pourraient lui laisser un goût amer et remettre en cause sa présidence à la tête du FPI.
Bataille des frères ennemis Plusieurs circonscriptions électorales tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays notamment dans l’ouest du pays, fief de Laurent Gbagbo enregistrent des candidats des deux tendances du FPI. Tout en mesurant, les cadres des deux partis qui s’affrontent pour la première fois à des joutes électorales, mènent parallèlement la bataille autour du logo du FPI. Pour le camp Assoa Adou, soutenu par Laurent Gbgabo, il n’est pas question de laisser un mètre carré à Pascal Affi N’Guessan. D’ailleurs Assoa Adou et ses proches avaient travaillé afin d’écarter Affi N’Guessan de la coalition de l’opposition. Désormais Affi fait cavalier avec l’UDPCI de Albert Mabri Toikeusse et le COJEP de Charles Blé Goudé. Un bicéphalisme au sein d’une opposition qui n’a pas pu maintenir sa coalition au lendemain de l’élection présidentielle du 31 octobre dernier. Mais Pascal Affi N’Guessan ne s’avoue pas pour autant vaincu. Selon ses proches, il ne serait plus disposé à céder son poste de président du FPI « à qui que ce soit » après le clash au sein de l’opposition, fut-il Laurent Gbagbo. « Seul un retour de Gbagbo pourra mettre fin à ce bicéphalisme » explique un cadre du FPI. Mais dans le camp Affi, l’on estime que seul un congrès peut mettre fin au mandat de leur mentor. Au lendemain de la proclamation des résultats, chaque camp fera ses calculs afin de voir ce qu’il pèse réellement dans les bastions du FPI. Un tournant décisif dans cette bataille que se mène « les frères ennemis » de la gauche ivoirienne. Alors qu’à la veille de l’élection présidentielle, ils semblaient avoir surpassé leurs égo et à taire leurs différends, ils devront remettre sur la table et dans les arguments de campagne ce qui les oppose depuis la perte de pouvoir en 2010.
Yvan Afdal