Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) prépare une nouvelle étape de sa course vers la présidentielle d’octobre 2025. Réunis en bureau politique le samedi 5 avril à Yamoussoukro, les cadres du parti ont arrêté la date du 16 avril pour la convention d’investiture du candidat à la magistrature suprême. Une convention qui se tiendra sous un format éclaté, dans plusieurs grandes villes du pays.
Mais ce rendez-vous politique majeur s’est tenu sans son principal acteur : Tidjane Thiam, président du parti, dont l’absence a alimenté commentaires et interrogations. Retenu en France pour des « raisons de force majeure », selon le président honoraire du parti, le professeur Cowppli-Bony, l’ex-patron du Crédit Suisse a fait transmettre ses excuses. « Il aurait souhaité un report du bureau politique, mais cette option a été écartée », a confié un cadre du parti.
Dans les rangs, les interrogations persistent. « Thiam ne veut pas se retrouver dans une situation de non-retour », confie un cadre influent. En ligne de mire : une procédure judiciaire engagée contre lui par une militante du parti, Valérie Yapo, qui conteste son élection à la tête du PDCI. L’affaire sera examinée le 11 avril prochain par le tribunal des référés.
D’ici là, les prétendants à l’investiture ont jusqu’au 16 avril pour déposer leurs candidatures. Parmi eux, Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce, qui a lui aussi brillé par son absence. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il dénonce l’absence de conditions propices à un dialogue sincère au sein du parti.
À onze jours de sa convention, le PDCI-RDA entre dans une zone de turbulence. Entre tensions internes et incertitudes judiciaires, le parti se prépare à une investiture sous haute surveillance.
Siondenin Yacouba Soro