Ils survivent en se greffant aux plus grands. Mais, en interne, les combats de leadership et les manœuvres de déstabilisations font rage. Le MFA, le PIT et l’USD, ont du mal à se stabiliser et règlent leurs différends devant la justice.
Tout héritage est difficile à gérer. Le PDCI en a fait l’expérience à la mort de son fondateur, Félix Houphouët Boigny. Quant au FPI après Laurent Gbagbo, il ne s’est pas encore remis de l’épisode politico-juridique. C’est aujourd’hui au tour de leaders de petits partis de se succéder au tribunal, afin d’avoir le contrôle et espérer des lendemains meilleurs au sein d’une coalition.
Parti ivoirien des travailleurs (PIT)
Ce parti connait sa première crise au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle d’octobre 2010 où il a récolté 0,29% des voix. Alors que le professeur Francis Wodié décide de s’engager auprès du RHDP pour le second tour, Angèle Gnosoa s’oppose, créant ainsi un bicéphalisme. Celle qui était alors vice-présidente du parti, profite du séjour de Francis Wodié à l’hôtel du Golf, lieu de retranchement du candidat Alassane Ouattara entre décembre 2010 et avril 2011, pour prendre le contrôle du siège. Le congrès qui s’en suivra, après la nomination de Francis Wodié au poste de président du Conseil constitutionnel, consacre la scission du parti. D’un côté, Daniel Aka Ahizi, qui veut rester dans l’opposition, et de l’autre, Joseph Séka Séka qui, lui, souhaite rejoindre la coalition au pouvoir. Le débat se déporte au tribunal qui, après avoir débouté Joseph Séka Séka en août 2015, tranche en sa faveur un an plus tard. Mais le camp Ahizi ne compte pas baisser les bras, car la bataille judiciaire est loin d’être terminée.
Mouvement des forces d’avenir (MFA)
Aujourd’hui, après un épisode judiciaire, ce parti est partagé entre, d’une part, le président légal, en la personne du ministre Anzou- mana Moutayé, et de l’autre, Innocent Anaky Kobenan, fondateur du parti, mais débouté par la justice en 2015. À l’origine de la crise, le partage du gâteau après l’élection de 2010. Pendant qu’Anaky attend une belle récompense, il est soupçonné de faire du chantage. Décidés à demeurer auprès du RHDP pour l’élection présidentielle de 2015, des militants de son parti organisent un congrès, le démettent et plébiscitent Anzoumana Moutayé, qui entrera par la suite au gouvernement, avec le portefeuille de l’entrepreneuriat national, de la Promotion des PME et de l’Artisanat.
Union des socio-démocrates (USD)
Le parti fondé par Bernard Zadi Zaourou vient de connaitre, lui aussi, un épisode juridique. Dans une ordonnance de justice présentée le 9 août dernier à Jeannot Ahoussou, ministre en charge du dialogue avec les partis politiques, François Atsain N’Cho s’est présenté comme le président de ce parti. Il vient de gagner une bataille contre le président en exercice, Henri Niava.
Ouakaltio OUATTARA