Depuis l’annonce du retour de l’ex président Laurent Gbagbo, la tension est montée d’un coup. Face à la ferveur de ses militants, s’oppose la colère du collectif des victimes.
Alors que les réunions se multiplient pour organiser l’accueil de l’ex président Laurent Gbagbo, d’autres réunions en parallèle s’organisent. Celles des victimes et des parents des victimes qui estiment avoir été lésées dans la procédure devant la Cour pénale internationale (CPI). En attendant, aucune date officielle n’est communiquée sur le retour de l’ex chef de l’Etat dont les partisans ont échangé avec le premier ministre Patrick Achi le mardi 18 mai.
Double vitesse le retour en début mai de certains leaders proches de Laurent Gbagbo a renforcé l’assurance de ses partisans sur son retour imminent. Ses derniers, parmi lesquels Justin Katinan Koné et Damana Pickass, n’ont pas tardé à se mettre dans le comité d’organisation et à donner un coup de fouet à la galvanisation de leurs sympathisants. Entre meeting et rencontre ces derniers ne se reposent presque plus. Un dynamisme qui ne réjouit pas tout le monde. Au nombre de ces derniers, les victimes de la crise postélectorale. Si ces derniers ont perdu la bataille à la Haye, ils espèrent prendre leur revanche à l’accueil de Laurent Gbagbo. Ils multiplient à leur niveau les rencontres afin de peaufiner des actions pouvant perturber l’arrivée de Laurent Gbagbo. « Des dispositions sont en train d’être prises pour rassurer tout le monde » explique une source sécuritaire. Si de plus en plus certains parlent de « retour discret, sans accueil triomphal », cela n’est pas non plus du goût de ses partisans qui y voient une occasion pour célébrer leur « héros ». De source proche du comité d’organisation, ce n’est pas pourtant une piste à écarter même si pour l’heure cette piste n’est pas retenue. Ce retour, tant au niveau politique national qu’au sein de son parti, pourrait créer des bouleversements. Les dissensions au sein de Front populaire ivoirien (FPI) ne sont toujours pas réglées et il pourrait disputer à Henri Konan Bédié le statut de leader de l’opposition. Mais il pourrait également se mettre en marge de la politique et vivre une retraite loin des intrigues politiques. Une hypothèse très peu probable pour un Laurent Gbagbo qui estime avoir son mot à dire dans la reconfiguration politique et surtout dans l’avenir du parti qu’il a fondé.
Yvan Afdal
JDF TV
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