Elles sont toutes deux des figures de lance de la lutte pour les femmes au sein de la classe politique. Responsables politiques depuis une trentaine d’années, elles ne ratent aucune occasion pour s’empoigner.
Elles avaient croisées le fer lors de l’élection présidentielle d’octobre 2010 dans un débat télé. Les modérateurs aveint eu du mal à les contenir sur le plateau et le débat s’était même poursuivis hors antenne dans la cours de la télévision nationale. Depuis, leurs chemins ne s’étaient plus croisée. Kandi Camara devenue ministre de l’éducation nationale et Odette Lorougnon, restée fidèle à la ligne proche de Gbgabo revendique la présidence des femmes du FPI. Dans une vidéo diffusée le 20 juillet, sur les réseaux sociaux, Kandia Camara suppliait Alassane Ouattara de se porter candidat à la présidentielle, car, pour elle, les adversaires du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) «n'ont d'autre programme que de venir au pouvoir pour se venger, pour venir régler des comptes, pour venir créer encore des tensions dans le pays. »
Rebondissement Comme si elle attendait la balle au rebond, la réaction d’Odette Lorougnon ne s’est pas fait attendre. « Je voudrais demander à Kandia Camara : qu’est-ce qu’elle craint ? Et qu’est-ce qu’ils ont fait et comment ils sont venus au pouvoir ? Pourquoi elle craint une certaine vengeance ? » Comme une réponse du berger à la bergère, la réponse de Kandia Camara a été immédiate. « Elle demande de quoi, on a peur. Non, on n’a pas peur. C’est-à-dire qu’en général, je ne tape jamais sur quelqu’un qui est par terre, elle est par terre. Parce qu’au moment où ses collègues mobilisent les femmes de Côte d’Ivoire pour leur candidat et comme elle veut exister, elle est sur les réseaux sociaux, parce qu’elle n’a rien à faire. » Ce tableau dressé n’émeut pas pour autant les observateurs de la classe politique ivoirienne, habitués à cette levée de bois vert entre ces grands visages de la politique ivoirienne. Mais cela annonce les couleurs de ce que sera la campagne présidentielle. Même si elle n’occupe plus la fonction de première responsable des femmes de son parti, Kandia Camara pourrait en assurer la direction de la campagne chargée des femmes et avoir en face d’elle Odette Lorougnon. Les rôles sont bien inversés cette fois. La bataille entre les deux amazones dure depuis une vingtaine d’année et pourrait connaitre une fin avec le renouvellement des instances dans tous les partis politiques. Kandia Camara et Odette Lorougnon devront bien faire la passe à une « autre génération. »