Le commissaire du gouvernement, Ange Bernard Kessy, procureur du tribunal militaire, a annoncé mardi 27 juin l’ouverture d’enquêtes afin de poursuivre les auteurs des récentes mutineries. Prudents sur les mots, il a préféré parler des militaires dont la responsabilité serait engagée dans les cas où il y a eu mort d’homme. « Des plaintes ont
été formulées par les parents des victimes ou des personnes dont les véhicules ont été volés. Des auteurs ont été identifiés et arrêtés », s’est contenté de dire le procureur. Cinq militaires avaient été interpelés après les évènements de janvier, mais pour la sortie du mois de mai, Ange Bernard Kessy assure que les enquêtes sont en cours. Des mutins pourraient-ils passer
devant la cours martiale ? Interrogé, le ministre de la Défense, Alain Richard Donwahi, a toujours botté en touche, tout en mettant en relief le retour au calme dans les casernes. Mais selon une source généralement bien introduite, aucun militaire du contingent dit « 8 400 » n’est à l’abri de poursuites. « L’accord obtenu avec eux (les militaires) en mai dernier est muet
sur les questions judiciaires. Pour l’heure, le gouvernement a privilégié la paix mais rien ne dit que des poursuites ne pourraient être engagées contre ces derniers. » Et selon des militaires basés à Bouaké, certains membres du contingent ne sont plus visibles depuis peu. Difficile en l’état actuel de conclure qu’ils sont des déserteurs voulant échapper à la cour martiale.