Longtemps attendue, la réconciliation au sein du Front populaire ivoirien (FPI) tarde à venir, faute d’émissaires ou de bonnes volontés susceptibles d’aplanir les divergences liées à des prises de position antagonistes.
La réconciliation entre les deux tendances du FPI, l’une dure, représentée par Aboudramane Sangaré, ancien ministre des affaires étrangères sous Laurent Gbagbo, et l’autre modérée, dont le leader est Pascal Affi N’guessan, ancien Premier ministre (2000- 2003) et président du parti, ne parait pas impossible. Candidat du parti lors de l’élection présidentielle d’octobre 2015, ce dernier s’était opposé à toute une frange de sa formation, plutôt favorable à un boycott. Résultat : l’ingénieur Affi est arrivé second avec seulement 9,29% des voix. Malgré les dissensions entre les deux camps, des velléités d’unité ont été manifestées, dévoilant le souci de préserver la survie du parti.
Ainsi, le juriste Aboudramane Sangaré annonçait le 3 avril, de la part de Laurent Gbagbo, que « le parti devra demeurer en vie pour le combat de la vérité qui impose un front uni ». Les « camarades » semblent avoir conscience que le combat devra être le même, malgré la différence de méthode. Pourtant, le FPI n’en est pas à sa première scission, et il a toujours trouvé les ressources en lui-même pour se réconcilier. Plusieurs militants, et non des moindres, lorgnent du côté de La Haye, espérant que l’ancien président, fondateur du parti, finira par trancher. D’autant qu’il serait le seul à détenir la légitimité pour infléchir les positions, effacer les ressentiments et faire rentrer tout son monde dans les rangs. Par contre, la prise de position de l’ancien chef de l’État en faveur d’un clan pourrait accentuer la déchirure et entraîner Longtemps attendue, la réconciliation au sein du Front populaire ivoirien (FPI) tarde à venir, faute d’émissaires ou de bonnes volontés susceptibles d’aplanir les divergences liées à des prises de position antagonistes.
Une rupture définitive.
D’où la voie d’une médiation. Les deux leaders qui s’affrontent ont en partage la communauté Agni. Aboudramane Sangaré en est issu par sa mère, et Affi N’guessan est né à Bongouanou. Selon un membre du parti, « les deux rivaux ne sauraient trahir les mânes et les ancêtres », ce qui ouvre la voie à une médiation s’appuyant sur les alliances inter-ethniques et les valeurs culturelles Agni, dont ils parlent tous deux la langue. Reste à trouver celui ou ceux qui mèneront cette médiation.
Jean-Philippe D’ABZAC