Après avoir claqué la porte du RDR, Dominique Adjé, dont le militantisme n’a pas été long fleuve tranquille a décidé de tracer désormais sa propre voie. Des coups, il en a subi et dit ne plus avoir la force d’en subir à son âge.
Désormais président du Parti pour la République et la Démocratie (PRD), Dominique Adjé, ex secrétaire national et secrétaire général adjoint chargé du sport au Rassemblement des républicain (RDR), il a rendu le tablier le 23 janvier dernier. Député de Bouaflé, celui qui revendique une vingtaine d’années de militantisme au sein du RDR estime avoir « maintenant les aptitudes et la capacité à gérer moi-même personnellement un parti politique. »
Instable ? Transfuge du Parti démocratique de Côte d’Ivoire en 1999, Dominique Adjé intègre le cercle restreint à l’époque des conseillers d’Alassane Ouattara alors dans l’opposition. Mais les relations entre ce dernier et d’autres proches du Président de la République sont restés tendues. Tant en 2016 pour les élections législatives qu’en 2018 pour les élections de président du conseil régional, le choix du parti ne se porte pas sur lui. « Malgré cela quand il a gagné aux législatives en candidat indépendant, il a remis sa victoire au parti. La goûte de trop semble avoir été le fait que lors des élections de président du conseil régional et malgré plusieurs sacrifices consentis, le parti ait refusé de le parrainer » confie un de ses proches. Ce dernier explique également les conflits de leadership entre Dominique Adjé et Epiphane Ballo Zoro-Bidans la région de la Marahoué (Centre ouest). Son challenger jugé très proche du premier ministre Amadou Gon Coulibaly avait été désigné pour porter les couleurs du parti. Mais pour Dominique Adjé, le différent se trouve ailleurs. « Les actions menées par le parti n’étaient plus celles que j’avais embrassées quand je rentrais. La gestion du pouvoir n’est plus, depuis quelque temps, ce qui m’avait motivé à adhérer au Rassemblement des Républicains, et ce changement de dénomination, voire de parti » tance-t-il. La soixantaine révolue, le dernier à rejoindre la plateforme de l’opposition fondée par Henri Konan Bédié pense avoir son mot à dire dans le débat politique ivoirien et surtout reste convaincu d’avoir un poids au soir d’octobre 2020. Des ambitions, il en a et des arguments également. Sa ligne de défense, se définit autour du taux d’endettement et de la compétence des cadres ivoiriens à se mettre au service du développement. En attendant de faire adhérer des militants à sa cause, il préfère adopter une politique de « corps à corps », convaincu certainement que dans un climat politique dominé par trois grands (RHDP, PDCI et FPI) les choses s’annoncent corsées pour lui.
Ouakaltio OUATTARA