Après avoir passé deux mois hors de la Côte d’Ivoire à observer les vents politiques de loin, Guillaume Soro entré le 22 octobre s’apprête à entamer une phase diplomatique loin des caméras afin de vider ses probables contentieux avec la direction de son parti.
Quelque peu contraint à l’extérieur du pays à cause d’un climat politique qui lui était peu favorable, le chef du parlement ivoirien, Guillaume Kigbafory Soroa regagné les siens dans une ambiance un peu électrique le 22 octobre dernier. Levant le voile sur son agenda, ce dernier dont plusieurs proches ont été secoués par la justice ou la Direction de surveillance du territoire (DST), compte jouer carte sur table afin de vider le contentieux qui l’oppose depuis peu à certains cadres du Rassemblement des républicains (RDR), parti dont il se réclame.
Diplomatie souterraine hasard de calendrier ? Bien malin celui qui pourra répondre à cette interrogation. L’arrivée de Guillaume Soro a coïncidé avec la veille du départ du Président Alassane Ouattara à Niamey où il a pris part deux jours durant à un sommet des chefs d’États de la CEDEAO. Guillaume Soro selon ses proches en profite pour peaufiner son agenda avant une reprise de ses activités parlementaires. « Aucune date n’est encore fixée. Dans l’ordre, il doit rencontrer le Président de la République, ensuite la présidente du RDR, Dagri Diabaté et enfin la secrétaire générale Kandia Camara avant le début du mois de novembre » a confié à JDA un de ses conseillers. Au menu de ces rencontres, la décrispation du climat entre « membre du même parti » mais qui passe par l’évocation des sujets sensibles tels que l’affaire « sou to soul » ou encore la place réservée à lui et à ses proches au sein du bureau politique du RDR. Mais pour l’heure, le chef du parlement ivoirien consulte autour de lui. C’est que depuis son arrivée, Guillaume Soro semble avoir engagé une course contre la montre afin de rencontrer le maximum de personnes possible et de passer « quelque coup de fil » à l’extérieur afin de mieux relancer sa machine. « Il faut du temps pour observer sa démarche. Souvenez-vous qu’au retour de l’un de ces récents voyages il avait indiqué qu’il irait voir les Présidents Bédié, Gbagbo et Ouattara. Où en sommes-nous avec cette démarche ? A-t-il pu rencontrer ces derniers ? » S’interroge le politologue Joseph Béké avant de prédire qu’il est trop tôt de parler « d’une accalmie au sein du RDR et au niveau national tant que les différents partis ou groupement politique n’auront pas donné le nom de leur candidat pour 2020. La veille d’armes n’est pas pour demain » croit-il.
Ouakaltio OUATTARA