Dans le conflit générationnel qui secoue le monde politique ivoirien ces dernières années, Jean-Louis Billon tente de tisser sa toile. Afin de tracer sa propre voie, il essaie de se démarquer des sentiers battus afin d’être une pièce maitresse dans le jeu politique en 2020, et même au-delà.
Depuis le 26 avril 2017, il est le Secrétaire exécutif chargé des études, de la prospective et de la propagande du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), un poste qui tranche avec la personnalité réservée de l’homme, mais qui en dit long sur les envies de l’ex ministre du Commerce de sortir des sentiers battus et de s’affirmer en tant qu’homme politique de premier plan.
Double casquette Élu maire indépendant aux élections municipales de 2000, Jean-Louis Billon a, à maintes reprises, essayé de prendre ses distances avec la classe politique, partagée depuis les années 1999, pense savoir l’un de ses proches. À raison peut-être, car l’homme d’affaires qu’il est a toujours œuvré pour les intérêts de ses entreprises. Entré au gouvernement sous la bannière du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en 2012, pour occuper le poste du ministre du Commerce (2012 - 2017) il se fera élire Président du conseil régional au compte du Rassemblement des républicains (RDR). Une double casquette que dénoncera le RDR quand, courant juin, éclatera une crise avec le PDCI. Le gouvernement en profitera pour le suspendre de son poste de Président de conseil régional et il est accusé de « trahison » par ses anciens camarades, qui lui reprochent sa nomination au Bureau exécutif du PDCI. Une « décision du gouvernement illégale au regard des textes qui régissent les conseils régionaux », selon un proche de l’ex conseiller économique et social. Depuis lors, il rumine sa vengeance et a repris ses critiques contre la vie chère. « Son passage au ministère n’a pourtant pas impacté les prix des denrées alimentaires », lui rappellent ses contempteurs. Après 5 ans passés à la tête d’un ministère qui semblait être taillé sur mesure pour lui, le bilan du Président du groupe SIFCA reste mitigé aux regards des attentes des populations sur les terrains de la cherté de la vie et de la fluctuation des prix de certains produits de première nécessité. Titulaire d’une maitrise en droit des affaires, l’ancien Maire de Dabakala, 53 ans, peaufine méthodiquement ses stratégies pour rebondir de plus belle. Très actif au sein du PDCI, il se prononce régulièrement sur les sujets d’actualité sur les réseaux sociaux, où il donne sa vision du monde et ses remèdes pour la Côte d’Ivoire de demain. « En 2020, une nouvelle génération sera au pouvoir en Côte d’Ivoire et je fais partie de cette génération », confie-t-il à ces proches.
Malick SANGARÉ