Il aura fait les beaux jours du PDCI dans le Zanzan, avant de tomber en disgrâce à la veille du premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Réintégré en 2013, il sera à nouveau sanctionné lors des élections législatives de 2016, et vient de signer un énième retour.
Dans sa région natale du Zanzan où il compte parmi les premiers cadres qu’à connu la région, le nom de Palé Dimaté rime avec celui du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Député de son parti de 1990 à 2011, il est beaucoup moins populaire auprès de sa base, qui lui a retiré sa confiance au moment des législatives de 2011 et de 2016.
La chute En octobre 2010, il est soupçonné de travailler pour le candidat Laurent Gbagbo et relevé de ses fonctions de délégué départemental du PDCI. Palé Dimaté en profite pour rejoindre officiellement ce dernier, et appelle d’autres cadres de son parti à le suivre, tout en restant militant du PDCI. L’aventure tourne court. En Avril 2011, il voit ses biens pillés, tant à Abidjan que dans son fief, et se réfugie à Paris où il en profite pour faire des études post-universitaires en diplomatie et relations internationales. Il perd coup sur coup son poste de député et celui de président de conseil régional qu’il a occupé de 2001 à 2013. Malgré la confiance rompue entre lui et la direction de son parti, l’ancien député tente des rapprochements et obtient gain de cause avec la levée de sa sanction en 2013. Mais en regagnant les rangs du PDCI, « il tenait à prendre sa revanche en portant les couleurs du parti aux élections législatives de 2016 », rappelle un de ses proches. Peine perdue, il n’obtiendra pas le parrainage du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), et échoua en tant qu’indépendant. Ce professeur d’histoire à l’université de Cocody se verra à nouveau sanctionné pour indiscipline, à l’instar de tous les candidats indépendants issus du PDCI-RDA.
Retour gagnant ? À 67 ans, Palé Dimaté vient de signer un nouveau retour au sein de sa formation politique, au poste de délégué départemental de Bouna, resté vacant. Sa mission de redorer l’image du PDCI dans cette ville ne s’annonce pas du tout aisée. Son rêve d’y rafler un nouveau poste électif semble difficile à réaliser, dans un contexte où le Rassemblement des républicains (RDR) s’y est bien implanté, avec de nombreux jeunes élus. Ses derniers qui le soupçonnent de ne pas jouer franc jeu au sein de la coalition des Houphouëtistes, ne comptent pas « lui laisser un mètre carré de terrain », lance l’un d’entre eux.
Ouakaltio OUATTARA