En l’espace de 72 heures, l’unité du Centre de commandement et de coordination des opérations (CCDO), installée dans le camp du Génie de Bouaké, a essuyé à deux reprises des tirs venant de frères d’armes. Officiellement, il s’agissait « d’un malentendu entre CCDO et militaires ». Mais, selon certains soldats en fonction dans ce camp, certains frères d’armes « ont du mal à cohabiter avec l’unité de CCDO logée dans le camp du Génie ». Ce malaise dans ce camp de Bouaké, épicentre de la mutinerie de janvier 2017, éclate au grand jour une semaine après la cérémonie de présentation des vœux de l’armée au Président de la République, au cours de laquelle le chef d’État-major général des armées, Sékou Touré, annonçait la radiation de plus de 200 militaires et gendarmes pour non-respect de la discipline. Ces actes isolés, qui ternissent l’image de l’armée, seront-ils punis par la hiérarchie militaire, qui annonce déjà une enquête ? L’armée, engagée dans le processus de redorer son image et de professionnaliser ses troupes, va-t-elle en profiter pour extraire certaines brebis galeuses de ses rangs ? Autant de questions que se pose un militaire joint à Bouaké, qui soutient « qu’entre les combattants recrutés sur le tas lors de la crise militaire et les militaires de source, le fossé reste grand et les frustrations sont quotidiennes ». Il n’écarte pas la possibilité d’un enlisement de certains « malentendus mal traités », qui pourraient avoir des conséquences fâcheuses.
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Ouakaltio OUATTARA