La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) donnera son verdict sur sa saisine en rapport avec la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Saisi par le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ce tribunal avait déjà débouté les plaignants sur la question de la forme, tout en reportant l’audience pour les questions de fond au 12 mars 2020. Dans la foulée de l’attente de cette décision, le gouvernement a consenti à accorder une place au PDCI. La proposition a d’ailleurs été rejetée par ce parti, qui souhaite attendre le verdict de la CADHP et demande une réforme profonde. Une position que le PDCI devra réviser en cas de perte du procès. La décision de la Cour est très attendue à Abidjan. L’opposition envisage d’utiliser tous les moyens pour que la CEI, dans sa composition actuelle, n’organise pas les élections. Mais, selon le gouvernement, « aucune marche arrière n’est possible ». Moins de 7 mois avant l’élection présidentielle d’octobre 2020, une décision favorable à l’opposition pourrait bouleverser le calendrier électoral et entrainer le pays dans une longue de série de « dialogues ». En attendant, le verdict, la CEI a déjà installé ses différents démembrements au niveau national et entamé la formation de ses agents. Les partenaires financiers du processus électoral, comme l’Union Européenne par exemple, ont déjà annoncé leur soutien à la CEI en exercice, avec laquelle ils ont déjà eu plusieurs séances de travail.
Yvann AFDAL