Jean-Yves Dipopieu : Le « Pieu » en pleine campagne

C’était l’une des figures emblématiques de la scène politique entre 2000 et 2011. Après plusieurs années passées entre l’exil, la prison et la discrétion, Jean-Yves Dipopieu revient au premier plan. Portrait.

Finis la casquette, le signe de guerre et le foulard. Jean-Yves Dipopieu est désormais un homme présidentiable. Depuis le 4 juillet dernier, l’ancien membre de la galaxie patriotique a annoncé sa candidature à l’élection d’octobre prochain, pour briguer la magistrature suprême. De quoi braquer les projecteurs sur l’une des figures influentes de la politique ivoirienne entre 2000 et 2011.

Prêt ? Une carrière qui se déterminera en 2004, lorsqu’au plus fort de la crise entre la France et la Côte d’Ivoire, il lance aux membres de la galaxie patriotique d’en découdre avec l’ancien colonisateur avec cette phrase restée indélébile : « à chacun son Français ». Au cours de la cérémonie de présentation officielle de son parti, Intégrité et conscience nationale (ICON), Jean-Yves Dipopieu a déclaré « je suis prêt ». Prêt à changer les choses, selon lui, à signer un « nouveau contrat social » avec les Ivoiriens. Mais qui est véritablement cet amateur de musique traditionnelle à la chevelure et à la barbe grises ?  Parti en exil après la crise post-électorale, Dipopieu va connaître une longue et pénible traversée du désert. Arrêté en février 2013, lors de son exil au Ghana, puis incarcéré pendant plus d'un an, il ne mettra le nez dehors qu’en 2014, pour redevenir un citoyen comme les autres, gracié mais effacé. Comme beaucoup de prisonniers, Jean-Yves Dipopieu a fait la rencontre avec Dieu. Fauché mais plein de convictions, il veut retourner à l’université terminer ses études. Il veut aussi reprendre son business, laissé en suspens pendant les nombreuses années d’exil. Mais il veut avant tout se reconstruire mentalement. Un mental éprouvé pour un ancien leader pour lequel beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Issu de la génération Charles Blé Goudé et Soro Kigbafory Guillaume, tous ex leaders de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), Jean-Yves Dipopieu demeure cependant le moins âgé. Surnommé le Pieu pendant son passage à la tête de la FESCI (2001 - 2003), le quadragénaire n’a jamais perdu sa fougue et son audace. Voilà pourquoi il ne cille pas devant des poids lourds comme Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ou Amadou Gon Coulibaly, du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et pour la paix (RHDP). Que veut Dipopieu ? Exilé, emprisonné, intimidé, ce fils de l’Ouest au physique endomorphe a pour leitmotiv d’opérer un « vrai changement ».

Raphaël TANOH

 
 
 

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