Souleymane Kamaraté et Guillaume Soro se sont rencontrés pendant les années de lutte estudiantine. Ils ne se sont plus quittés depuis, le premier étant toujours resté dans l’ombre du second.
La rencontre entre les deux hommes s’est faite alors qu’ils étaient étudiants à l’université de Cocody, et membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Guillaume Soro à la faculté d’anglais et Souleymane Kamaraté, dit Soul to Soul, en faculté de lettres modernes. Quand Guillaume Soro est élu à la tête du syndicat estudiantin en 1995, il fait de Kamaraté son secrétaire à l’information et depuis lors, les deux hommes ne se sont jamais quittés.
Indécollables Lorsque Guillaume Soro, alors ministre de la Communication, échappe en 2003 aux « jeunes patriotes » favorables à Laurent Gbagbo dans l’enceinte de la télévision nationale (RTI), Souleymane Kamaraté qui est déjà son chargé de protocole à cette date, est présent. C’est aussi le cas le 29 juin 2007 quand l’avion transportant le Premier ministre Soro, d’Abidjan à Bouaké, est attaqué par des inconnus. « Soul to soul a toujours refusé de devenir ministre ou élu de la nation pour ne pas s’éloigner, un seul instant, de Soro. C’est pourquoi ce titulaire d’une maitrise es lettres a préféré choisir le poste de directeur de protocole », nous indique un visiteur du soir du chef du parlement ivoirien. Selon ce dernier, les deux hommes sont si liés qu’ils arrivent à se comprendre et à échanger avec simplement « le regard et les gestes. » Un autre cadre, habitué, à l’époque des dîners entre les cadres de l’ex-rébellion, nous confie sous couvert d'anonymat que ces deux hommes, qui partagent joies et peines depuis 1995 ont atteint un stade où l’un ne peut poser un acte sans informer l’autre, ou du moins prendre son avis. « Soul est le jumeau de Soro que ses parents n’ont pas pu lui donner », lance ce dernier.
Renvoi d’ascenseur Depuis l’éclatement de l’affaire de la cache d’armes à Bouaké, découverte au domicile de Souleymane Kamaraté, et l’ouverture d’une enquête avec son audition, c’est Soro lui-même qui est monté au créneau pour sa défense. Allant jusqu’à, selon certaines sources, rencontrer le Président Ouattara pour démontrer l’innocence de son compagnon. « Plaider plutôt pour son protocole », relativisent d’autres sources habituées des confidences du palais. Normal, « l’un ne peut couler ou émerger sans l’autre », confie-t-on dans l’entourage des deux hommes, ajoutant que Soro renvoie bien l’ascenseur à celui qui a « toujours été là pour lui. »
Ouakaltio OUATTARA