Plus les terroristes gagnent du terrain au Burkina Faso, plus les zones ivoiriennes frontalières de ce pays sont sous pression. La dernière alerte vient de l’ambassade de la Grande Bretagne en Côte d’Ivoire. De source proche de cette chancellerie, le ministère des Affaires étrangères britannique conseille à ses ressortissants de ne pas s'aventurer dans les zones frontalières du Mali et du Burkina pour des raisons de sécurité. La zone frontalière de la Comoé, au Burkina, est fortement déconseillée. La Côte d’Ivoire partage 540 km de frontière terrestre avec le Burkina Faso. Et les forêts sont poreuses, rendant parfois dynamiques certains trafic illégaux entre les deux pays. Les mouvements des populations au niveau de ces frontières sont aussi parfois difficiles à contrôler, compte tenu du fait que les différents peuples de part et d’autres du tracé partagent les mêmes terres cultivables. La Côte d’Ivoire, qui partage également 532 km de frontière avec le Mali, accentue les efforts militaires en différents points en misant sur le renseignement et la coopération des populations. En octobre 2019, l’ambassade de France invitait ses ressortissants à plus de prudence dans ces zones. Cet appel faisait suite à une incursion de terroristes au Bénin. Venus du Burkina, ils avaient organisé un rapt d’européens sans pour autant commettre d’autres crimes sur le territoire béninois. Cela avait contribué à appeler à la vigilance de pays comme le Togo et le Ghana, qui partagent eux aussi des frontières avec le Burkina Faso.
Yvann AFDAL