Il ne se passe plus un trimestre sans que les services de renseignements ivoiriens ne soient alertés d’une probable attaque ou de la présence de groupes terroristes aux frontières ivoiriennes. Depuis le début de l’année 2019, selon des sources proches de la direction des renseignements ivoiriens, la Côte d’Ivoire a pu déjouer au moins cinq attaques terroristes, notamment à Abidjan. Face à la ruée des groupes terroristes vers ses frontières nord, le pays a renforcé la surveillance militaire sur toutes les frontières avec le Burkina et le Mali, tout comme avec le Ghana. Mais, à l’interne, les mesures de sécurité restent durement éprouvées par des informations relatives à des actes malveillants. En plus des terroristes interpellés après l’attaque de Grand Bassam, plusieurs autres auraient également été appréhendés entre 2018 et 2019. L’enlisement de la situation au Burkina et les incessants déplacements des combattants terroristes au Togo, au Ghana, au Bénin et probablement en Côte d’Ivoire met toutefois encore à nu la porosité des frontières ouest africaines. Selon la dernière livraison du bulletin du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), la plupart des groupes terroristes aux frontières ivoiriennes sont indépendant les uns des autres et difficiles à identifier et à qualifier. Avec un taux de 79,6% d’attaques, la région ouest africaine demeure la zone rouge du continent, suivie de l’Afrique de l’Est avec 35, 4%, l’Afrique du centre avec 8,8 % et l’Afrique du Sud, moins visée, avec 3, 5%.
Ouakaltio OUATTARA