Des proches du chef de l’État parlent Voici ce qui se passe dans l'entourage du chef du Parlement C'est la Lettre du Continent (Lc) qui a fuité l'information, dans sa dernière parution. Entre le président de la République, Alassane Ouattara, et son dauphin constitutionnel, ce n'est pas le grand amour.
Selon le bimensuel, le patron de l'exécutif ne serait pas content du chef du Parlement, dont le nom a figuré dans des rapports des services de renseignements généraux, suite aux événements malheureux de Bouaké le 22 juillet dernier. De quoi s'agit-il?
Les abonnés à la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie) ont constaté une flambée du coût de leurs factures, depuis février 2016. L'affaire a fait grand bruit et obligé le chef de l’État à réagir le 1er mai 2016, lors de la célébration de la fête du travail. Alassane Ouattara avait annulé la dernière augmentation, annoncé un audit de la Cie et invité, au passage, la structure distributrice d'électricité à rembourser le trop perçu sur les factures précédentes aux populations. Ce qui, visiblement, n'a pas été fait, puisque les factures qui ont suivi ont provoqué l'ire des populations, qui sont descendues, pour certaines, dans les rues, pillant et saccageant les agences de la Cie. Yamoussoukro, Daloa, ...Tiassalé ont ouvert la marche. Bouaké l'a bouclée, avec plus de dégâts dont un mort.
Dans cette ville au centre de la Côte d'Ivoire, non seulement le siège de la Cie a été pillé et saccagé, mais bien plus, les manifestants s'en sont pris à la préfecture de police, un commissariat, une agence de banque, au siège du conseil régional et au domicile du maire, Djibo Nicolas. L'affaire venait de quitter le simple cadre d'une revendication sociale. Bouaké est bouclée et passée au peigne fin par les forces de sécurité et les fins limiers. Il y a des arrestations. La rumeur de l'implication de Guillaume Soro dans ces manifestations se répand dans la ville.
Ces piques d'Ham-Bak
Une cérémonie de pardon est vite organisée le vendredi 5 août 2016 par des cadres et élus de la commune, au cours de laquelle le ministre d’État, Hamed Bakoyoko, dont la rivalité avec Soro alimente la chronique, lance ces propos : « A Bouaké, au moment où les gens ont commencé à marcher, piller et saccager, on n’avait pas encore distribué les deuxièmes factures, donc tu as cassé pour quoi ? Tu n’as pas reçu de facture et c’est toi qui vas casser. Tu casses pourquoi ? Tu marches contre la Cie, tu vas casser la préfecture, le conseil régional, chez le maire. La préfecture, le conseil régional, chez le maire ont fait quoi dans le casse contre la Cie ? Tout ça, c’est des enjeux politiques, des manipulations politiciennes. Or la politique, les vieux nous ont dit qu’il ne faut pas te presser. Ce que Dieu veut pour toi, il va te le donner ».
Le premier flic ivoirien, en colère ce jour-là, enfonce : « Les gens ont tout fait, pensant qu'Alassane Ouattara n’allait pas être président, mais il est là. Le président Ouattara est indéboulonnable. Celui qui va s’amuser avec Ado, il va voir qu’il n’est pas tombé du ciel mais que c’est des hommes qui l’ont mis au monde. Respectons-nous un peu. Quand tu fais des bonnes choses, tu assumes, mais quand c’est mauvais, personne ne veut assumer. Personne ne peut dire que c’est «moi». Ils sont cachés et ils vous envoient. Après, on vient nous dire que c’est tel jeune, non, venez vous-mêmes dire que c’est vous. La politique, c’est la démocratie. Le jour tu veux être député, tu vas être candidat. Si on doit te voter, on te vote. Ce n’est pas en cassant qu’on va t’élire ». Propos on ne peut plus directs. Même si le nom du chef du Parlement n'est pas cité, les allusions sont pourtant claires.
La réplique de ''Soul to Soul''
C'est d'ailleurs pourquoi Guillaume Soro va dépêcher son collaborateur direct, son chef du protocole, Souleymane Kamaraté alias ''Soul to Soul'', à Bouaké pour gommer le passage d'Hamed Bakayoko. Celui-ci rencontre les jeunes, les femmes et les chefs de communautés pour leur dire sa part (...) Lire La suite sur Linfodrome