Il avait juré fidélité pas seulement au PDCI mais aussi à son Président, Henri Konan Bédié. Zié Daouda Coulibaly a pourtant posé ses valises au mouvement PDCI Renaissance depuis le weekend dernier.
« Je suis le fils de Bédié », aimait dire Péwélégnan Zié Daouda Coulibaly. Celui qui se fait appeler « le magmatier » observait depuis peu le silence dans le débat né des différends qui opposent le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Son silence avait d’ailleurs alimenté des suspicions « légitimes » dans le cercle d’Henri Konan Bédié, confie un jeune cadre du PDCI, pour lequel le départ officiel de Coulibaly pour le PDCI Renaissance (favorable au RHDP) ne souffrait d’aucun doute depuis fin février.
Contre-pied Renvoyé aux calendes grecques par manque de financement, le musée du PDCI, que devait bâtir la « Fondation espoir PDCI », sera-t-il réalisé un jour ? Seul Zié Daouda peut répondre à cette question. Lui qui en a posé la première pierre à Yamoussoukro en avril 2016 vient de tourner dos, contre toute attente, à « son père Bédié ». Le député de Yopougon, qui posera sa valise chez le groupe parlementaire RHDP fin mars, planifie déjà des tournées pour expliquer son choix. Depuis, son téléphone ne cesse de crépiter, entre ceux qui « veulent le ramener à la maison, ceux qui veulent comprendre son choix et ceux qui le félicitent », confie l’un de ses proches, ajoutant que Zié Daouda est conscient de l’onde de choc que sa nouvelle position crée. « Dans la vie il faut savoir faire son choix en temps opportun. Et, après avoir observé, j’ai fait le mien », confie à l’un de ses proches celui qui a déjà organisé trois anniversaire de l’Appel de Daoukro.
Un fils qui part ? Après avoir été chef de cabinet de l’Inspecteur général de l’État (IGE) Gnamien N’Goran, fidèle et inconditionnel de Bédié, Zié Daouda était sur la liste de ceux qui avaient droit au chapitre dans certains cercles restreints du PDCI. Montant dans l’estime des « dinosaures » de son parti, il était parvenu à se rendre utile dans la mobilisation. « Il était doublement le fils du couple Bédié et le fils de Gnamien N’Goran », lance un de ses proches. Mais pour les partisans de l’ancien Maire de Yopougon, Moustapha Doukouré, dont il a été le directeur de la communication, « Zié Daouda est le fruit d’un mauvais casting de Bédié, qui l’a toujours préféré à Doukouré alors qu’il ne jouait que pour son intérêt personnel, non celui du parti », lance amer l’un des dinosaures.
Marie-Brigitte KOMONDI