Elle mène sûrement l’un de ses derniers combats sur l’espace politique. Tout en démissionnant de la CEI pour se présenter aux élections législatives, elle joue gros mais reste confiante.
Au centre de tous les combats, la présidente du Renouveau pour la paix et la concorde, ex ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant en 2000, puis ministre des Affaires sociales et des Personnes handicapées en 2003, Henriette Lagou refuse de jouer les seconds rôles.
Parmi les pionnières L’une des rares femmes à être présidente de parti politique, Henriette Lagou se présente comme une alternative à la gente masculine. À la chute de Laurent Gbagbo en avril 2011, Maman Sukhoï se réfugie au Ghana. Elle fait partie des premiers cadres soutenant l’ex-président de la République, à regagner Abidjan dès 2012. Elle reprend son combat politique auprès de Gervais Coulibaly et Kapran Appiah, un vieux compagnon de route. En mai 2014, Henriette Lagou se déclare candidate à l’élection présidentielle de 2015. Elle joint l’acte à la parole le 10 août 2015, en étant la la deuxième femme postulante à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire. Même si elle n’obtient que 12 398 voix, soit 0,89% des suffrages exprimés, elle ne baisse pas les bras. L’un de ses objectifs étant surtout d’être à la pointe du combat pour un leadership féminin qui doit bousculer les hommes.
Et de tous les bords D’abord membre du PDCI, elle rejoint Laurent Gbagbo en 2004 avant de rejoindre le RHDP. Aujourd’hui à la tête du RPC, elle se réclame d’obédience centriste, se disant convaincue que seule cette « alternative » aidera les Ivoiriens à renouer avec la culture du dialogue et de la paix, après « les crises aux conséquences désastreuses » qu’a connues la Côte d’Ivoire. La désormais candidate aux législatives du 6 mars prochain à Daoukro aura face à elle le député sortant du PDCI Olivier Akoto et celui du RHDP Venance Konan. Issue de la famille royale de Daoukro, elle espère pouvoir compter sur un soutien massif des populations. Mais les choses ne s’annoncent pas comme sur des rails. La zone est réputée être un bastion du PDCI. Mais, note-on dans l’entourage de Henriette Lagou, le député sortant avait gagné sous une bannière indépendante avant de siéger pour le compte du PDCI. « Il avait même battu une grande figure du PDCI de la région, Gnamien N’Goran » rappelle-ton. Selon ces derniers, les chances d’Henriette Lagou, restée constante dans sa position, sont grandes pour qu’elle puisse occuper un fauteuil dans la prochaine législature.
Yvann Afdal