L'imperturbable « Monsieur Minuit »

YOUSSOUF BAKAYOKO

Diplomate de carrière, Youssouf Bakayoko est le président de la Commission électorale indépendante (CEI) depuis février 2010. À 73 ans, ce licencié ès lettres de l’Université Paris X a été successivement maire, député, puis ministre.

À la faveur du référendum constitutionnel du 30 octobre 2016, Youssouf Bakayoko est réapparu sous les projecteurs. Au moment où l’opposition avançait un taux de participation entre 3 et 5%, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) a publié les chiffres de 42,42% de taux de participation et de 93,42% pour le « Oui ». Des résultats qui ont fait monter d’un cran la fronde anti-Bakayoko. Et pourtant, Monsieur « Minuit », en référence au fait qu’en novembre 2010, alors que la nation toute entière attendait fiévreusement la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle, Youssouf Bakayoko répondait imperturbable : « Il n’est pas encore minuit », bénéficie toujours de la confiance de l’administration Ouattara.

Diplomate et homme politique

Membre du bureau politique du PDCI-RDA, Youssouf Bakayoko est élu en 1990 maire de la commune de Séguéla, puis député à l’Assemblée nationale en 1995. Successivement ambassadeur en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en France, il a aussi été ministre des Affaires étrangères en décembre 2005, dans le gouvernement de transition de Charles Konan Banny. C’est en février 2010 qu’il prend la tête de la CEI, élu à l’unanimité en remplacement de Robert Beugré Mambé, actuel gouverneur du District d’Abidjan. Si avant la présidentielle d’octobre 2010, les militants du RHDP le rejetaient, alors que Laurent Gbagbo estimait qu’il était « loyal », les choses ont très vite changé au lendemain de la publication des résultats du second tour. Désormais adulé par les militants de l’actuelle majorité, pour avoir « donné le résultat des urnes», Youssouf Bakayoko est violemment critiqué par ceux du FPI, qui l’accusent d’être à l’origine de la grave crise post-électorale de 2010-2011. Sa reconduction à la tête de la CEI, en 2014, a agrandit davantage le fossé entre la CEI et l’opposition.

Imperturbable

Sa reconduction à la tête de la CEI, en 2014, a agrandit davantage le fossé entre la CEI et l’opposition. Mais l’homme est habitué aux menaces, comme en 2010, quand la RTI, sous un ordre venu « d’en haut », avait mis fin à la retransmission en direct des résultats. En octobre 2015, il est resté de marbre face à la pression de certains cadres du RHDP, qui perdaient patience en attendant les résultats du scrutin, 48 heures après les opérations électorales.

David YALA

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