On le croyait loin des intrigues politiques. Mais quand on devient Vice-président de la République, certaines réalités s’imposent. Et Daniel Kablan Duncan semble l’avoir bien intégré. En entrant en dissidence avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, duquel il débauche des cadres presque chaque semaine, Kablan Duncan se positionne de plus en plus comme un adversaire pour Henri Konan Bédié, dont il aura été le seul Premier ministre (1993 - 1999). Après avoir maintenu avec lui, au sein du mouvement PDCI - Renaissance, tous les ministres issus de ce parti, il ne manque plus aucune occasion pour avoir à ses côtés des élus, maires et cadres du plus ancien parti ivoirien. Réuni la semaine dernière afin de plancher sur son cas et celui de plusieurs autres cadres du PDCI, le Comité des sages n’a pas prononcé de sanctions, « se donnant encore du temps pour observer et analyser la situation ». Tout en coupant les liens avec Henri Konan Bédié, Daniel Kablan Duncan (76 ans) se positionne désormais comme un potentiel adversaire. « Mais il n’a pas la carrure du fin politicien. Il n’a pas de discours politique et ne peut pas tenir tête à Bédié, qui l’observe de loin », avertit un cadre du PDCI pour lequel Daniel Kablan Duncan reste redevable à Henri Konan Bédié à bien des égards et pourrait retourner sa casquette à tout moment, « pourvu que le cadre soit propice ».
Ouakaltio OUATTARA