Henri Konan Bédié veut mettre de l’ordre définitivement au sein du PDCI-RDA. Les dissensions entre les cadres prennent parfois d’autres allures et la nomination d’un chargé de la réconciliation pourrait permettre de régler certains points dans l’urgence.
Au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il n’y pas que la question du choix du candidat à la prochaine élection présidentielle qui divise. Les soupçons de détournement des fonds du groupe parlementaire PDCI de même que les querelles de leadership entre différentes têtes fortes. La création d’un poste de conseiller spécial chargé de la réconciliation et de la cohésion sociale vise à anticiper les crises et à « laver le linge sale en famille ». Dans le nouvel environnement politique, le PDCI qui compte rester la principale force politique de l’opposition, souhaite ainsi pouvoir aller en rang serré à tous les prochains rendez-vous.
Fragiliser Le combat de certains cadres contre le secrétaire exécutif Maurice Kacou Guikahué a contribué à fragiliser ce dernier. Depuis la fin de l’élection présidentielle, il a perdu de l’influence et la perte du fauteuil de président du groupe parlementaire PDCI et la nomination d’un président du comité politique étaient des coups de trop. Rester dans les grâces de Bédié malgré tout, ses prises de paroles sont désormais de plus en rares. Attendues sur le terrain, Remi Allah Kouadio se fait également rare. Pris dans une querelle de cadres et d’élus, celui qui préside aux destinées des cadres du grand centre a du mal à imposer son leadership et à lancer sa machine.
Seul maître à bord Mais au PDCI le seul maître à bord qui fait et défait les destins se nomme Henri Konan Bédié. Entre sa résidence de Daoukro et celle d’Abidjan, il a suffisamment du temps pour prendre des décisions dans le cadre de l’orientation de son parti. Dans le débat sur la limite d’âge dans lequel des cadres du PDCI commençaient à s’engouffrer, il a su les recadrer sans pour autant taper sur la table. Pour le président du PDCI, l’objectif est d’être au pouvoir en 2025 et plutôt que de chercher un candidat, les devis de l’heure restent la mobilisation des militants et sympathisants surtout en milieu rural. Les dernières législatives ont démontré que tant à Abidjan que dans le V baoulé, ce parti, à l’exception de quelques villes conservent ses bases. Mais il faudra les maintenir mobilisés jusqu’à cette échéance.
Ange Stéphanie DJANGONE