Le départ inattendu de Jeannot Ahoussou Kouadio du PDCI a laissé des traces, et non des moindres, obligeant Henri Konan Bédié à monter au premier plan. Ce départ inaugure une nouvelle ère.
La veille et le lendemain du départ de Jeannot Ahoussou Kouadio du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié recevait coup sur coup des militants du PDCI et des chefs et rois traditionnels de Didiévi. Ces derniers se sont « désolidarisés » d’Ahoussou Jeannot. Bédié perd ainsi l’un des derniers cadres de son parti à avoir été ministre ou président d’institution dans l’administration Ouattara. Un coup dur qui le pousse à resserrer les rangs autour du plus ancien des partis politiques ivoiriens.
Réorganisation Après avoir procédé aux remplacements et à la sanction immédiate de tous ceux qui quittaient le PDCI pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le secrétariat exécutif a changé de tactique. « Nous n’allons pas marcher à la cadence que veut nous imposer le RHDP. Le PDCI est le parti le plus solide de Côte d’Ivoire. La clarification sera faite. Ceux qui veulent partir s’en iront et nous allons faire une réorganisation qui tiendra compte de nos objectifs pour 2020 », explique un membre du bureau politique du PDCI. En attendant, Henri Konan Bédié a reconstitué son cercle restreint, avec son ancien ministre de l’Intérieur Emile Constant Bombé qui a pris du grade à ses côtés alors qu’il était en retrait depuis 2011. Le départ de plusieurs cadres l’a remis en selle. Le PDCI travaille désormais à réorganiser certaines sections de base dont les premiers responsables ont fait défection.
Stay focus Le maître mot actuellement est 2020. « Rien ne doit nous distraire de 2020 », confie Gnamien Yao, grand conférencier du PDCI et défenseur d’une candidature d’Henri Konan Bédié en 2020. « Nous devons rester focus sur 2020 », assure-t-il, car les différents départs n’ont en rien ébranlé la machine. « Le départ de quelques individus ne saurait ébranler un parti qui a plus de 50 ans. Le PDCI a déjà connu cela sans pour autant sombrer », lance-t-il, confiant. Toutefois, l’un des membres du bureau politique ne partage pas cet avis. « Ceux qui sont partis sont quand même de grandes figures et il va falloir être prudents avec leurs proches. D’autant que certains d’entre eux ont longtemps été des élus PDCI ».
Ouakaltio OUATTARA