Le président controversé de la Commission électorale indépendante pourra enfin prendre des congés. Du moins, c’est’ ce qu’a laissé entendre le patron de l’exécutif ivoirien dans sa volonté de reformer cette commission.
Il aura battu le record de longévité à la tête de la Commission électorale indépendante (CEI). Youssouf Bakayoko (75 ans), diplomate de carrière cristallise les attentions des ivoiriens depuis février 2010, date à laquelle il entre dans cette commission. Cet imperturbable homme politique, reconduit à la tête de la CEI, en 2014, a accentué la contestation de l’opposition dont une partie s’abstient de participer aux élections depuis 2013. Les élections locales pourraient être les dernières qu’il organise.
Reforme Le Président Alassane Ouattara a annoncé le 6 août sa volonté de reformé la commission électorale sans pour autant avancer de date. Au niveau de Front populaire ivoirien, son président Pascal Affi N’Guessan espère que cette réforme se fera avant les élections locales à venir. « Nous estimons que cette réforme intervient tardivement mais nous devons en tirer profit. Cela signifie qu’il faut reporter les élections du 13 octobre afin qu’elles soient plus inclusive » note-t-il. Pour le principal parti d’opposition, plusieurs propositions existant déjà, « la recomposition de la CEI peut se faire en deux semaines avec un report des élections pour début novembre. » Le juriste Armand Assa n’est pour autant de cet avis. « On ne peut mettre fin au mandat d’un président de la CEI en cours d’exercice. Encore moins à quelque deux moins d’une échéance électorale. Il faut laisser le mandat qui cours arriver à son terme en février 2020 et faire les choses avec maestria » propose ce dernier. Selon une source proche de la présidence ivoirienne, cette réforme ne devrait pas intervenir avant 2020. « Youssouf Bakayoko organise sa dernière élection. Il sera remplacé en début 2020 » confie un membre du gouvernement. L’autre équation à résoudre sera de savoir comment la prochaine commission électorale sera reconstituée. Le sera-t-elle sans les partis politiques ? Combien de personnes comptera-t-elle ? Aurait-il des larges consultations pour sa composition ? Autant de questions sur lesquelles Alassane Ouattara préfère se donner encore « le temps de la réflexion. » A raison d’ailleurs aux regards des enjeux des élections de 2020. Il n’y a pas que les politiques qui feront le jeu électoral. L’organe électoral devra rencontrer l’assentiment des différents acteurs en compétition afin de tourner définitivement les pages sombres
Ouakaltio OUATTARA