Ben Rassoul Timité : « Le terme réconciliation est galvaudé »

Quel est la motivation de votre retour après 5 ans d’exil ?

Il faut dire que le climat de cohésion sociale, je ne dirais pas réconciliation, car ce terme est galvaudé aujourd’hui, a beaucoup milité pour mon retour, avec toutes les garanties de sécurité qui m’ont été données par les autorités. J’ai donc saisi la perche et la main tendue du Président de la République et singulièrement de la ministre de la Cohésion sociale et de la Solidarité. C’est une dame qui gère le dossier des exilés comme une mère de famille. Elle a dit des mots qui ont certainement dû toucher mon coeur et qui m’ont amené à prendre cette décision. C’est pourquoi j’ai insisté sur le vocable singulièrement.

Votre retour se fait dans un contexte où, comme vous le dites, le mot réconciliation est « galvaudé ». Pensez-vous pouvoir jouer un rôle dans ce processus ? Je pense pouvoir jouer un rôle, qui va consister tout d’abord à rassurer les autres frères qui sont encore en exil. Ma présence ici même les rassure déjà. Maintenant, en fonction du sort qui me sera réservé en ce qui concerne ma réinsertion dans la société, je pourrais m’engager sur un terrain en particulier. La mission que je me suis assignée sera d’éduquer la jeunesse estudiantine et scolaire à un leadership gagnant, à la citoyenneté. Il faut inculquer à cette jeunesse une éducation qui lui donnera les armes pour faire une lecture saine des médias et pour accepter le débat démocratique, car sans la démocratie nous allons encore revenir en arrière. Il est donc important de lui donner les armes de ce leadership gagnant pour aiguiser son esprit critique, parce que souvent tout ce qui se dit dans les médias est considéré comme parole d’Évangile. Il faut faire comprendre aux jeunes que c’est à eux de dissocier le vrai du faux.

Vous avez été révélé au public en qualité de directeur de cabinet de feu Ibrahim Coulibaly, dit IB. 5 ans après son décès, avec le recul, comment envisagez-vous votre avenir ?

Ce qui est arrivé est arrivé. Je suis un croyant, je mets cela sur le compte du destin. L’homme contribue à bâtir le destin de son prochain, mais c’est Dieu qui définit le destin de tout un chacun. Il faut aujourd’hui assainir les coeurs, il faut se pardonner. Si nous sommes mus par une volonté de vivre ensemble, de nous donner la main pour bâtir une nouvelle Côte d’Ivoire, il est important pour nous de faire table rase du passé. Si nous voulons y aller dans un esprit de vengeance et de rancoeur, il est clair que nous allons ouvrir un autre chapitre, qui mettra la Côte d’Ivoire en lambeaux.

Ouakaltio Ouattara

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