« Nous qui avons plus de 70 ans, nous devons sortir du jeu politique et après l’élection (d’octobre 2020), je modifierai la Constitution pour balayer tous ces gens-là », affirmait le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara dans une interview au journal Le Monde le 24 octobre 2020. Deux ans après cette annonce, il n’a pas encore mis à exécution son projet de modification de la Constitution, qui devrait réintroduire un âge limite pour être candidat à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Mieux, il n’a plus abordé publiquement ce sujet depuis ce jour-là. La réforme constitutionnelle annoncée est-elle à l’étude ou a-t-elle été définitivement renvoyée aux calendes grecques pour ne pas ajouter de la tension à un climat politique certes paisible mais assez fragile ? En avril 2022, le député indépendant de Tiassalé Antoine Assalé Tiemoko s’était lui-même chargé de déposer à l’Assemblée nationale une proposition de loi en ce sens. Là aussi, et bientôt un an après, personne ne sait si cette proposition a été retenue dans le calendrier du programme de travail de l’Assemblée nationale et si elle a aussi été déposée au Sénat. La prochaine élection présidentielle de 2025 approche et le débat sur les candidatures de leaders septuagénaires ou octogénaires, comme Henri Konan Bédié (89 ans), Alassane Ouattara (81 ans), Laurent Gbagbo (78 ans) et Simone Gbagbo (74 ans), qui divise au sein même des partis politiques, devrait refaire surface entre les partisans d’un renouvellement générationnel et ceux du maintien des dispositions actuelles de la Constitution.
Serge Alain KOFFI