Très actif au sein du PDCI France, Charles Vabé s’est positionné comme une figure du parti centenaire à Paris. Défenseur d’une candidature d’Henri Konan Bédié à la présidentielle de 2020, il vient de jeter les armes et a décidé de quitter le navire.
Promoteur de presse, Charles Vabé se présente comme l’une des figures de la remobilisation du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Bien qu’il soit très critique envers l’administration du Président Alassane Ouattara, sa démission du PDCI n’était pas attendue. Du moins pas par ceux qui le côtoient depuis belle lurette. Le directeur presse et communication du PDCI France a décidé de mettre fin à ses fonctions à cause, selon lui, « de l’incapacité du bureau politique à donner une consigne et une lisibilité politique claires ».
Volte-face Pour celui qui présentait Henri Konan Bédié comme son « père spirituel », la décision de démissionner le 1er juillet est la résultante d’une profonde déception, synonyme aussi d’une certaine tristesse. « Cette décision, j’aurais préféré n’avoir jamais à la prendre » lance-t-il. Un retournement de situation pour celui qui, il n’y pas longtemps, tançait la gouvernance de Ouattara et indique aujourd’hui être « en désaccord avec la ligne politique conduite par Henri Konan Bédié et confirmée depuis lors, notamment par les décisions d’exclusions prises récemment contre certains d’entre nous. » La quarantaine achevée, Charles Vabé, consultant en stratégie, « enfonce », selon ses détracteurs, une porte ouverte. « Il n’a jamais été constant. Il a toujours tenu un double langage et son départ ne surprend pas » lance Parfait Séa, militant de PDCI France.
Appel du pied Charles Vabé semble savoir déjà où poser ses valises. « Avec un Président de la République qui ose prendre de bonnes idées à droite et qui souhaite rassembler plutôt qu’opposer ou diviser, j’estime que nous avons tort de singer les extrêmes dans une opposition frontale et caricaturale comme l’ivoirité », explique-t-il. Si le Président Alassane Ouattara est devenu pour lui « un homme politique à défendre », il affirme « n’avoir pas compris sa politique plus tôt ». Une sorte d’appel du pied au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dans lequel certains l’annoncent déjà. Mais Vabé veut rester un homme « libre, dans mes positions politiques et dans mes votes (…). Mon but étant d’agir, de faire avancer la cause qui me semble juste pour les Ivoiriens et notre pays », plaide-t-il, avant d’expliquer qu’il est attaché aux valeurs d’une droite ouverte, libérale, humaniste, africaine, résolument tournée vers l’avenir. Des valeurs qui, selon lui, « ne sont plus entendues au sein du bureau politique du PDCI ».
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