Les partis politiques, comme les autres secteurs, ont baissé les rideaux. Les regards ne sont plus tourné vers la présidentielle d’octobre 2020. Même si chacun veut tirer des dividendes politiques du Covid-19, les objectifs ont changé.
Il ne reste plus que six mois avant la présidentielle d’octobre 2020. Une course que vient freiner la crise sanitaire mondiale. L’opposition reste suspendue à la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et le gouvernement devrait revoir sa position sur l’adoption du Code électoral. Le délai à cet effet court jusqu’au 15 avril et d’autres facteurs devraient imposer une révision du calendrier électoral.
Temps mort Tous les partis politiques ayant suspendu leurs activités par impossibilité de se réunir, l’on observe une sorte réorganisation interne. L’heure n’est plus à la grande mobilisation des militants, mais à la mise en place des stratégies de conservation ou de (re) conquête du pouvoir. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) n’exclut pas un changement de la date de sa convention, fixée à juin prochain. Pour cause, les prévisions les plus optimistes estiment que la crise sanitaire pourrait perdurer jusqu’à début juillet. Au niveau de la Commission électorale, l’on a le regard figé sur le prochain Code électoral, qui sera pris par ordonnance par le Président de la République. « Le report de l’élection présidentielle s’impose. En plus de l’enrôlement pour les cartes d’identité, déjà suspendu dans certaines zones, la révision de la liste électorale est quasi impossible dans ce contexte. Or, celle-ci doit être disponible au moins trois mois avant l’élection. Même s’il y a de la bonne volonté, un report s’impose », explique un membre de la CEI. Pour l’heure, toutes les options sont soumises au Président de la République, mais il est encore trop tôt pour s’aventurer sur un report ou non de l’élection. « Il est mieux de s’apprêter à aller aux urnes en octobre plutôt que de spéculer sur un report. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », prévient un cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). De source proche du palais, la reprise des activités du gouvernement, le mercredi 8 avril avec le Conseil des ministres, dominée par le Covid-19, devrait permettre d’aborder plusieurs sujets « chauds », restés en suspens depuis le début du mois de mars, après que le Parlement ait adopté la nouvelle Constitution.
Yvann Afdal