Les coalitions de l’opposition se succèdent et se ressemblent. Presque toutes. Même si elles ont décidé de parler d’une même voix, par moments le syndrome qui a entrainé la disparition des précédentes n’est pas loin.
Après avoir fait naitre de grands espoirs chez leurs partisans respectifs, les partis de l’opposition commencent à montrer des signes de désunion. C’est qu’en dehors du discours officiel ils ne partagent pas les mêmes méthodes. Chacun voit midi à sa porte.
Leadership éclaté Tous en quête de l’opinion et des électeurs, les leaders n’hésitent pas à étaler leurs divergences. Alors que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Ensemble pour la démocratie (EDS) ont décidé de ne pas poursuivre leur participation aux débats sur la composition de la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI), le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan est resté à la table des négociations. Tout en dénonçant les décisions rendues publiques par le gouvernement, il souhaite d’ailleurs que les discussions se poursuivent. Même s’ils n’ont pas lancé de mot d’ordre de boycott de la marche d’une partie l’opposition de l’opposition conduite par les partisans de Guillaume Soro et de Yasmina Ouégnin, pour réclamer la gratuité de la Carte d’identité nationale (CNI), EDS et le FPI ont brillé par leur absence le 7 juillet. « Chacun a son agenda, chacun veut que les choses soient faites à sa façon et chacun se dit incontournable dans l’avancée des choses », déplore un cadre du PDCI. Même si Henri Konan Bédié prévient que la plateforme à laquelle il appelle n’a « rien d’électoraliste », la réalité est qu’à la veille des élections chacun espère compter sur l’électorat de l’opposition pour se hisser à la magistrature suprême.
Conflits de positionnement Avec qui marcher entre les deux FPI ? Voici le dilemme auquel le PDCI est confronté. Tout en ménageant Pascal Affi N’Guessan, qui revendique, à raison d’ailleurs, la nouvelle plateforme de l’opposition, le PDCI ne cesse de faire des appels du pied à Laurent Gbagbo, qui préfère rester dans une alliance avec des partis de gauche. Il faut compter désormais avec l’isolement de plus en plus grand de Guillaume Soro, qui, après avoir perdu la bataille de l’Assemblée parlementaire francophone (APF), est désormais discret. Même s’il a annoncé à plusieurs reprises sa volonté de rencontrer Laurent Gbagbo, de source proche du second, aucune démarche n’a encore été faite dans ce sens. Laurent Gbagbo serait moins disposé, selon la même source, à rencontrer Henri Konan Bédié.
Ouakaltio Ouattara