Nommée ministre de la Salubrité urbaine en 2010, Anne Désirée Ouloto se révèle aux Ivoiriens à travers la guerre sans merci qu’elle livre aux commerces installés de manière anarchique sur les trottoirs et espaces publics.
A 51 ans, l’actuelle ministre de la Salubrité urbaine, Anne Désirée Ouloto, peut se targuer d’avoir débuté sa carrière politique au plus bas niveau. Alors que ses parents, un oMficier de l'armée et une ins-titutrice, la prédestinaient à une carrière de juriste, elle s’intéresse très tôt à la politique, et se fait élire à la présidence du Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (MEECI) dans les années 1980. Mais c’est en 1994 qu’elle entre de plein pied en politique, lorsqu’elle intègre le Rassemblement des républicains (RDR), juste créé par Djéni Kobenan et des transfuges du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Sa fidélité et sa persévérance lui font rapidement gravir les échelons. Secrétaire nationale à la Solidarité du parti, Anne Ouloto se fait surtout connaître sur les antennes de Télévision Côte d’Ivoire (TCI), future RTI2, en tant que porte-parole du candidat Alassane Ouattara en 2010.
Maman Bulldozer Nommée ministre de la Salubrité urbaine le 2 juin 2010, elle restera dans la mémoire des commerçants implantés sur le domaine public. Et dès sa prise de fonction, « Maman bulldozer », en référence à l’engin, et à sa forte corpulence, engage une politique de salubrité inédite à Abidjan et dans des grandes villes du pays. Après quelques mois d’intenses activités, les résultats sont visibles: trottoirs dégagés, caniveaux curés et propres. Pour autant, ces actions ne recevront pas l’assentiment de tous ses concitoyens, en l’occurrence les commerçants, qui l’accusent d’inhumanité, y compris au sein du RDR. Affectée au Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant en 2012, la native de Toulepleu y passe 2 ans, avant d’être rappelée à son poste de prédilection, au ministère de la Salubrité et de l’Assainissement. Aux dires de ses proches, celle qui porte les mêmes initiales (ADO) que le chef de l’État, est « une personne rigoureuse auprès de qui on apprend beaucoup », affirme l'un de ses anciens collaborateurs, le journaliste Assouman Kouassi de l’Agence ivoirienne de presse (AIP).
LAMBERT KOUAMÉ