Loin des frontières ivoiriennes, le président de Générations et peuples solidaires (GPS) semble de plus en plus isolé sur la scène politique nationale. Presque ignoré lors des grands rassemblements de l’opposition du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et d’Ensemble pour la démocratie (EDS), il est presque déboussolé, en l’absence de ces principaux leaders. Une dizaine d’entre eux sont en prison depuis décembre 2019 et leurs remplaçants respectifs ont du mal à donner de la voix. De moins en moins présent sur les réseaux sociaux, son principal canal d’expression, Guillaume Soro, qui tente de polir son image dans les médias français, perd du terrain au niveau national. Désormais, à sept mois de l’élection présidentielle, où sa participation est de plus en plus incertaine, car il est poursuivi devant les tribunaux, le doute persiste chez ses partisans. « C’est le seul qui tire la machine. Éloigné de ces partisans depuis plus de 8 mois, il est clair que cela crée un vide et soulève des inquiétudes. Surtout lorsqu’aucun leader sur place ne peut assurer la relève », explique sous anonymat l’un de rares cadres qui lui reste encore fidèles, mais qui a décidé de se faire un peu plus discret. « Le climat ne nous est pas favorable et plusieurs personnes préfèrent jouer la discrétion. C’est donc normal que le leader lui-même soit isolé », explique ce dernier. Si son retour est incertain, son procès pour blanchiment de capitaux devrait s’ouvrir bientôt.
Yvann AFDAL