Les rencontres se multiplient entre opposition et société civile afin de faire des propositions et de parler d’une même voix face au gouvernement. Une refonte profonde de la Commission électorale n’est donc pas à écarter.
D’un côté, l’opposition, dans son entièreté, veut parler d’une voix commune face au gouvernement. Pour y arriver, sous la houlette du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Front populaire ivoirien (FPI), l’on tente d’harmoniser les points de vue. Et la société civile souhaite que sa présence soit renforcée dans l’organe électoral.
Tout reprendre Selon des sources proches de l’opposition, il ne s’agit pas « uniquement de changer les membres actuels. Il s’agit de tout reprendre, y compris le Code électoral. D’autres partis souhaitent que des questions de fond sur le fonctionnement de la commission électorale soient abordées et que même les sujets concernant la nomination au niveau du Conseil constitutionnel soient inscrits à l’ordre du jour des débats », nous confie le président d’une organisation de la société civile. Le 12 février, la société civile a remis ses propositions au ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakité. Les contributions des partis politiques de l’opposition sont aussi des plus attendues dans le cadre du réexamen de la composition de la Commission électorale indépendante (CEI).
Des couacs Mais les débats ne sont pas encore épuisés. Au sein de la société civile, certaines organisations déplorent le fait d’avoir été écartées dès l’entame des débats. Idem dans la classe politique. Liberté et démocratie des peuples (LIDER) et le FPI, représenté par Assoa Adou, dénoncent le fait de n’être pas associés au processus. « Le pays compte plus de 300 partis. Nous avons opté pour les plus représentatifs et sommes convaincus qu’ils peuvent prendre en compte les propositions de tous », estime un proche du Premier ministre. Mais les partis politiques ne l’entendent pas forcément de cette oreille. « Être à la table des discussions facilite l’explication et la défense de ses propositions. Le processus doit être inclusif et tous les avis doivent être pris en compte », pense un membre de LIDER. Le gouvernement, pour sa part, déclare être ouvert à toutes les propositions « pouvant faire avancer le processus » et souhaite « offrir à la Côte d’Ivoire une commission consensuelle approuvée de tous ».
Ouakaltio OUATTARA