Le ton est monté d’un cran entre les différents camps du Front populaire ivoirien (FPI). Alors que les observateurs de la scène politique ivoirienne pensaient à l’accélération de la réconciliation entre les deux bords opposés, la scission ne fait que s’agrandir. La signature d’un accord de collaboration entre Assoa Adou et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié ne rencontre pas l’assentiment d’un Pascal Affi N’Guessan largué depuis peu par Bédié au profit de Gbagbo. Une alliance qui met à mal le camp Affi, qui espérait tirer des dividendes de son rapprochement avec Laurent Gbagbo pour joindre la légitimité à la légalité qu’il brandit depuis le début de la crise au sein de son parti. « La messe est dite pour Pascal Affi N’Guessan. Laurent Gbagbo ne veut pas de lui à la tête du FPI », confie un proche d’Assoa Adou. Mais, pour le camp Affi, si l’union doit se faire « autour de Laurent Gbagbo », elle doit se faire dans le respect des textes du parti. Moins de cinq mois avant l’élection présidentielle, les deux camps restent opposés et chacun évolue selon son agenda. Le FPI devrait à nouveau aller à des élections en rangs dispersés, mais cette fois-ci avec ses deux tendances dans la course, contrairement à 2015, où seule la tendance Affi avait participé aux différents scrutins. Les regards des militants du FPI étant toujours tournés vers Laurent Gbagbo, ils continuent d’espérer son retour dans le jeu politique.
Yvann AFDAL