Nommé Directeur exécutif adjoint en charge de la jeunesse du RHDP, Michaël Philipe Béhibro Kragbé, transfuge du PDCI, a un grand challenge, mobiliser les jeunes du parti pour les élections à venir. Les choses ne s’annoncent pas aisées.
Sa nomination n’était pas du tout attendue. Michaël Philipe Béhibro Kragbé se déclarait « surpris de voir que le président du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP) ait pensé à moi ». Et il n’est pas le seul à l’être. Les présidents des jeunesses des partis ayant donné naissance au RHDP (RDR, UDPCI, MFA, etc.,) lorgnaient également ce poste. Le fait qu’il soit un transfuge du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) semble avoir lourdement pesé dans la balance.
Challenge Philipe Béhibro Kragbé, 31 ans, n’est pas un parvenu sur la scène politique. Son CV politique et académique parle pour lui. Préparant un doctorat en droit privé, il est depuis mars 2019 membre du Conseil d’orientation de l’Agence emploi jeune et élu du conseil régional de Divo depuis décembre 2018. En 2009 - 2010, alors qu’il n’a que 21 ans, il est désigné président de la jeunesse estudiantine et scolaire pour la victoire d’Henri Konan Bédié. Son dynamisme à cette époque n’échappe nullement à la direction de son parti d’alors. Entre 2011 et 2013, il gravit les échelons. Secrétaire chargé des affaires juridiques de la jeunesse de moins de 36 ans pour le PDCI RDA, puis Vice-président de l’Union des jeunes dévoués pour le PDCI RDA de 2013 à 2015. Il gagne ainsi en confiance et se montre disponible et efficace. Quand en 2015 le PDCI décide de scinder en deux la présidence de la jeunesse, celui qui a été le coordonnateur de la JPDCI urbaine de Guitry s’impose presque. Valentin Kouassi, son président, lui fait appel. « Quand on est militant, on est à la disposition du parti, on se s’appartient plus et on doit être disposé et disponible à aller là où les intérêts du parti nous conduisent ». Il occupe entre 2015 et 2018 les fonctions de Vice-président national, montée fulgurante qui le prédispose à un bel avenir. Pourquoi ne pas être le prochain Président ? Il en rêve quand intervient, contre toute attente, le divorce entre le PDCI et le RHDP. Un choix s’impose. Et Philipe Béhibro n’hésite pas un seul instant. « L’avenir, c’est le RHDP » lance-t-il. « J’ai plus ou moins une vision de mes tâches, mais je dois m’engager dans la vision que le parti me donnera. Je dois marcher en fonction de sa ligne. C’est à ce prix qu’ensemble nous réussirons à faire un bon maillage », reconnait-il.
Ange-Stéphanie Djangoné