En décidant de se porter candidat pour les prochaines élections municipales à Agnibilékrou (Est), sa ville d’origine, après deux défaites électorales consécutives (municipales 2018, législatives 2021) dans la commune abidjanaise de Port-Bouët, le ministre du Tourisme, cadre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, pouvoir), Siandou Fofana, joue gros. En 2018, il avait été le seul ministre du gouvernement, sur les sept qui étaient candidats, à avoir été défait aux municipales. En se portant candidat aux législatives trois ans plus tard, Siandou Fofana espérait sans doute convaincre l’opinion, et surtout son parti, que la défaite de 2018 n’était qu’un simple accident de parcours. Il fût de nouveau battu par le même adversaire à Port-Bouët, où il était pourtant le Coordonnateur régional du RHDP. À Agnibilékrou, le défi n’est pas insurmontable, mais reste risqué. Une victoire face au Maire sortant Mandodja M’Bia Roger, candidat du PDCI, serait indiscutablement un coup d’éclat pour le ministre du Tourisme, lui-même transfuge de l’ancien parti unique. Une défaite serait par contre un revers qui pourrait entacher la suite de sa carrière politique. Elle signifierait, par exemple, qu’il peine encore, tout ministre qu’il soit, à se construire une base électorale et à se créer une légitimité populaire. Dans la perspective de la campagne pour la présidentielle de 2025, pendant laquelle le candidat du RHDP aura besoin de relais sur le terrain, cela pourrait lui être préjudiciable.
Serge Alain KOFFI