Le paysage politique ivoirien peut se targuer d’avoir en son sein une bonne représentation de la gent féminine, parmi laquelle figure en bonne place Olibé Tazéré Célestine, femme influente dans la région d’Issia jusqu’aux dernières élections municipales, où son leadership en a pris un sérieux coup.
Olibé Tazéré fait partie des « Amazones » du Rassemblement des républicains (RDR), le parti présidentiel ivoirien, au sein duquel elle a de tout temps milité et dont elle a été la cheville ouvrière de la pénétration dans la région d’Issia, une zone réputée hostile au parti d’Alassane Ouattara. C’est une intellectuelle au parcours académique très fourni. Détentrice d’une maitrise en droit des affaires, Olibé s’est très vite investie dans l’éducation en devant enseignante, puis fondatrice d’une grande école privée d’Abidjan (HEC La Roche). Sa façon à elle d’apporter sa pierre à la construction de son pays, car, dira-t-elle, « il faut œuvrer à fermer les frontières de l’ignorance et l’on ne peut y parvenir sans passer par l’éducation, qui est le socle d’une Nation forte ». L’éducation est l’instrument d’exaltation et de fortification du génie ivoirien pour relever le défi d’une Côte d’Ivoire incontournable dans le concert des nations, pense-t-elle.
Pente très glissante Cadre de la coalition au pouvoir, elle été appelée à assumer les fonctions de Directrice générale de l’Agence nationale de la salubrité urbaine (ANASUR) en août 2011, puis en tant que Conseillère technique au ministère de l’Environnement, avec Anne Désirée Ouloto. Fort de son dynamisme et de son implication au sein de sa communauté son parti, le RDR, misera sur elle pour remporter le siège de député de la circonscription électorale d’Issia. Une mission qu’elle remplira avec brio, remportant les élections et permettant du coup à son parti de faire une percée dans cette région. À l’Assemblée nationale, Olibé Tazéré, 51 ans, se rapproche de Guillaume Soro, Président de l’institution, et prend position dans la guerre de tranchées que se mènent certains cadres de son parti. Ce dernier le lui rend bien d’ailleurs, en la maintenant à son poste de Vice-présidente du Parlement alors que des manœuvres visaient à l’éjecter. Elle perd petit à petit son influence au sein de sa formation politique d’origine et n’obtient pas son parrainage lors des élections municipales d’octobre 2018, où elle briguait la mairie d’Issia. Amère, mais déterminée, la Présidente de l’ONG « la Maison de l’orphelin » avait tenté l’aventure en candidate indépendante. Une déconvenue qui l’a plongée dans le mutisme depuis la fin des élections mais qui ne laisse en rien présager de ce que sera son attitude vis-à-vis de sa famille politique à l’avenir.
Malick SANGARÉ
JDF TV
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