Voici environ cinq ans que les deux personnalités, membres du RHDP, luttent pour des postes ministériels et le contrôle de la zone ouest du pays our le compte du parti. Transfuges de l’UDPCI, ils se sont engagés dans une bataille sans merci.
Albert Mabri Toikeusse et Albert Flindé ont pourtant fait ensemble les beaux jours de l’Union pour la démocratie et la paix (UDPCI). Le Dr Albert Flindé était alors à la tête du ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle et Albert Mabri Toikeusse à la tête de celui du Plan. Mais quand Flindé perd son poste au sein du gouvernement, il en veut à Mabri. Selon ce dernier, le président de l’UDPCI aurait préféré un poste de ministre d’État plutôt que deux ministres dans le gouvernement. S’ouvre ainsi une période de traversée du désert pour Flindé, qui n’obtiendra le salut que grâce à une nomination en qualité de conseiller du Président de la République.
Dos à dos Depuis, les relations entre ces deux personnalités de la région de l’ouest montagneux connaissent des difficultés. Quand advient le choix d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP, et face aux réserves de Mabri, Flindé, jusqu’alors Vice-président des instances du l’UDPCI, y voit une occasion de se remettre en selle. Il multiplie à cet effet les sorties au nom de l’UDPCI et ne manque aucune occasion de s’en prendre à Mabri. Ce dernier, qui n’apprécie guère le zèle d’un haut cadre de son parti, décide de lui régler son compte. Il l’accuse de « violation de la discipline du parti » et l’exclut. En pleine crise au sein du RHDP et de l’UDPCI et entre les deux partis, Mabri Toikeusse perd son poste ministériel et Flindé en retrouve un au sein de l’équipe gouvernementale. Une sorte de revanche sur l’histoire pour ce dernier. Si Mabri est toujours Vice-président du RHDP, après en avoir rejoint les rangs, il a perdu son poste de coordinateur de la région de Man au profit de Blaise Siki Blon, avec lequel il avait également coupé les ponts depuis belle lurette. Les hésitations de Mabri Toikeusse à soutenir la candidature d’Amadou Gon Coulibaly semblent avoir réduit son influence sur ses hommes. Dans le cercle restreint de Flindé, l’on se réjouit de la descente aux enfers de Mabri. Sauf qu’en sa qualité de politicien patient et calculateur il pourrait rebondir. « De tous les cadres de l’ouest, il est celui qui plus de cote et le plus proche des électeurs. Cela devrait suffire pour lui permettre de garder le leadership sur la région », tranche l’un de ses proches.
Ange-Stéphanie DJANGONE