Après avoir perdu coup sur coup deux grands piliers de son parti, le Président Alassane Ouattara est engagé désormais à former un gouvernement remanié en profondeur. Cette nouvelle équipe verra le jour début avril.
La convocation des députés nouvellement élus pour le 26 mars conduira inéluctablement à la dissolution du gouvernement. Pour la rentrée parlementaire, prévue pour le jeudi 1er avril, tous les ministres élus devront pointer présents à l’assemblée nationale. Ce sera l’un des actes forts de la mise en place des nouvelles institutions de la Troisième République. Pour l’heure, les supputations vont bon train sur la désignation du candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à la tête de l’institution parlementaire. Affaibli par la maladie, il y a peu de certitudes qu’Amadou Soumahoro soit reconduit à ce poste. Il pourrait alors être remplacé par Adama Bictogo ou Kandia Camara, selon certaines sources. Il pourrait en être de même dans les mois à venir pour Jeannot Ahoussou Kouadio, Président du Sénat, que la maladie maintient loin du pays depuis près d’un an.
Moins pléthorique ? Le Président Alassane Ouattara optera-t-il pour un gouvernement moins pléthorique ? Rien n’est moins sûr. Plusieurs ministres devraient être reconduits dans le prochain gouvernement. L’on pourrait néanmoins enregistrer de nouveaux entrants. « Certains ministres, les plus anciens, pourraient être affectés à la tête de certaines institutions, quand d’autres devraient se contenter d’un poste de conseiller du Président de la République », confie une source proche du palais sans donner plus de précisions. Le gouvernement, pour sa part, bénéficiera de sang neuf, avec une tranche d’âges des ministres qui variera de 40 à 60 ans, poursuit notre source. « Mais il ne faut pas s’attendre à de grandes surprises, comme c’est d’ailleurs le cas depuis ces dix dernières années », prévient un observateur de la scène politique. Selon ce dernier, il y aura une poignée de nouveaux entrants et plusieurs ministres devraient changer de portefeuille. Une seule certitude demeure, la confirmation de Patrick Achi au poste de Premier ministre. Reste à savoir qui occupera désormais le poste de Vice-président de la République, une sorte de véritable antichambre et de potentiel succession au Président de la République. Comme à son habitude également, le gouvernement ne devrait pas être élargi à l’opposition. S’il elle n’est pas demandeuse, certains observateurs pensent que cela pourrait pourtant apporter un plus à la décrispation du climat politique.
Yvan AFDAL