L'Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) et l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI) voient planer sur leur parti respectif le spectre de lendemains incertains. Après le limogeage du gouvernement de leurs leaders, ces deux « petites » formations scrutent l’horizon avec inquiétude.
Même si pour ces partis membres du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), quitter ou rester dans la coalition au pouvoir n’est, pour le moment, pas à l’ordre du jour, nul ne peut nier le préjudice que leur cause la perte de deux postes ministériels. Membre du gouvernement depuis 2003, Albert Mabri Toikeusse a toujours été d’un apport inestimable, sinon le principal pourvoyeur de fonds de l’UDPCI, indiquent les observateurs. Il en est de même pour l’UPCI, dont le Président Gnamien Konan siégeait au gouvernement depuis 2010, après une belle carrière passée à la direction générale des Douanes (2001-2008).
Chasse aux sorcières
Le refus de la liste unique RHDP pour les législatives du 18 décembre par l’UDPCI et l’UPCI est avancé comme la raison du limogeage de leurs deux chefs respectifs par le président de la République, Alassane Ouattara. Depuis leur sortie du gouvernement, une sorte de chasse aux sorcières semble être lancée contre les cadres de ces formations politiques. La preuve, après Albert Flindé, conseiller du président, remercié, d’autres cadres de l’UDPCI en fonction au ministère du Plan ont perdu leur poste la semaine dernière. Albert Flindé, candidat UDPCI devra affronter dans la commune de Man la liste RHDP conduite par Sidiki Konaté et André Tia, actuel maire de la ville.
Handicap
Seul sur la liste de l’UPCI pour le moment, Gnamien Konan exprime des inquiétudes pour ses proches. « J’espère que j’ai fait le sacrifice suprême pour tout le monde et que les autres pourront continuer de servir l’État avec autant d’abnégation et de réussite », s’inquiète-t-il à mots couverts. Dans ce contexte électoral, en raison du limogeage d’Albert Mabri Toikeusse et de Gna- mien Konan, l’UDPCI et l’UPCI vont aux élections législatives handicapées « financièrement et psychologiquement », ironise un cadre du RDR. En tout état de cause, fait remarquer l’écrivain et libre penseur, Tiburce Koffi, si les deux partis veulent demeurer à travers le temps, ils doivent continuer à militer au sein de la coalition au pouvoir. Parce que, soutient-il avec un brin de cynisme, « c’est Mabri et Gnamien qui ont besoin du RHDP, et non l’inverse ».
David YALA