Ouvert en janvier, le dialogue politique semble ne pas avoir fait de grandes avancées. Même si les partis se réjouissent de ce cadre d’échanges, les points d’achoppement pourraient entraver sa bonne marche.
Elle avait claqué la porte des discussions pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), avant d’accepter de revenir parler du Code électoral. Mais l’opposition garde toujours dans ses revendications la recomposition de la CEI et un accord minimum avant la poursuite des débats. Une position battue en brèche à plusieurs reprises par le Président de la République, pour lequel il n’est plus question de faire « marche arrière ».
Tourner en rond Pour la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP) et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), les deux grandes plateformes de l’opposition, rien n’a véritablement changé. Réforme de la CEI, prorogation des cartes nationales d’identité (CNI) arrivées à expiration et gratuité de la confection des nouvelles pièces, afin de faciliter l’inscription sur la liste électorale, « on n’a pas avancé », note un cadre d’EDS, qui précise que ces coalitions politiques restent opposés au « principe du parrainage politique et citoyen des candidatures à la présidentielle et aux législatives que le gouvernement et certains partis politiques alliés du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP) veulent introduire dans le Code électoral ».
Le Président Alassane Ouattara, qui sera devant les parlementaires avant la fin du premier trimestre, parle de « quelques réglages techniques dans la Constitution », sans pour autant avancer de points précis sur lesquels ces modifications porteront. S’il semble ne plus vouloir toucher au critère d’âge, l’opposition craint certaines dispositions constitutionnelles qui pourraient barrer la voie à certains de ses candidats. Après avoir défendu le découpage électoral en vigueur depuis 2012, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) n’en veut plus. Associé aux plateformes de l’opposition, il le dénonce désormais et souhaite un nouveau découpage pour les élections législatives et municipales. Là encore les choses devraient coincer entre les partis de l’opposition, qui souhaitent une loi pour cette réforme, et le gouvernement, qui souhaite en laisser le soin à l’organe électoral. Autres points d’achoppement, le statut des représentants des candidats dans les bureaux de vote et leur droit à disposer des procès-verbaux de dépouillement, leur sécurité et la compilation des résultats dans les centres. Le gouvernement a estimé que ces questions relevaient de la CEI.
Yvan AFDAL